Un hashtag a été créé par les internautes tunisiens, notamment les femmes, pour protester contre l’article 227 bis du Code pénal selon lequel, en cas de viol, le mariage du coupable avec la victime arrête les poursuites ou les effets de la condamnation. Une loi jugée de « médiévale », contraire aux principes de la Tunisie moderne, poste-révolution, qui respecte et protège ses femmes.
#ما_تلبسنيش_227_مكرر s’est répandu comme une traînée de poudre. Les femmes, de toute âge, ont partagé des statuts avec ce hashtag, chacune partageant ses souvenirs quand elle avait 13 ans, tout comme l’âge de la victime du viol, au Kef.
« A mes 13 ans, je rêvais encore du Prince Charmant, je voulais avoir une rivière de chocolat et je jouais encore aux poupées. Et toi ? », « A mes 13 ans je regardais encore les dessins animés, et toi ? », « A mes 13 ans je portais les talons de ma mère en cachette et j’adorais manger des sucreries. Et toi ? »…
C’est comme ça que les internautes ont partagé les souvenirs de leur enfance sans soucis, une enfance simple et normale pour des fillettes de 13 ans. Un petit clin d’œil à la Constitution tunisienne et à la justice qui, en 2016, continuent à appliquer une loi préhistorique, qui alimente et encourage encore l’idéologie des tribus d’autrefois.
Une loi qui laisse penser que l’opinion de la société envers la fille violée est beaucoup plus important que la situation psychologique de la fille elle-même, son avenir ou sa joie de vivre.
I.B.
Lire aussi :
Une enfant de 13 ans mariée à son violeur : Tant que la loi et la Constitution « corrigent » ces crimes !