L’exode des compétences tunisiennes continue à inquiéter plus qu’un, mais les autorités et les responsables font la sourde oreille. Médecins, ingénieurs, profs universitaires, étudiants et techniciens, tous quittent le pays en raison de la précarité des conditions dans lesquelles ils exercent, à la recherche d’un avenir meilleur. Et sans aucun doute, ce sont les pays européens ou encore américains qui en bénéficient le plus, notamment la France et le Canada qui « absorbent » carrément ces compétences tunisiennes.
“Environ 3 mille ingénieurs quittent annuellement la Tunisie pour décrocher un travail à l’étranger avec des salaires allant de 2500 à 3000 euros par mois pour les débutants, en l’absence de conditions favorables du marché de travail tunisien, notamment des salaires mensuels variant entre 1000 et 1200 dinars,” a indiqué le président de l’Ordre des ingénieurs tunisiens (OIT), Oussama Kheriji.
Il a ajouté dans une déclaration, à l’Agence TAP que la migration des ingénieurs tunisiens, en particulier, ceux spécialisés dans l’informatique s’est accrue et n’est plus considérée comme un phénomène conjoncturel.
« Le secteur de l’ingénierie est confronté à plusieurs défis majeurs, dont, la précarité de l’emploi et des salaires d’ingénieurs, ainsi que le faible taux d’ingénieurs dans les entreprises publiques et privées lequel n’a pas dépassé 1,2%, sachant que le nombre d’ingénieurs inscrits à l’OIT a atteint 70 mille ingénieurs », a-t-on également indiqué.
Le président de l’OIT a mis l’accent sur la nécessité d’identifier des mécanismes pour inciter les ingénieurs à rester en Tunisie. Il a, en outre, exprimé l’espoir de voir les demandes et requêtes des ingénieurs adoptées par l’UGTT pour les inscrire avec celles des médecins et universitaires dans les prochaines négociations (prévues en juillet 2019) relatives aux augmentations spécifiques
Il a fait savoir que l’OIT a décidé de n’enregistrer aucun ingénieur, diplômé d’un établissement public ou privé non accrédité, pour l’année 2021-2022.