Invité sur la chaîne Attessia tv, le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, René Trabelsi a répondu à la polémique induite par ses déclarations faites à une agence de presse allemande.
Durant l’entretien, le responsable avait appelé à délivrer le passeport tunisien aux juifs tunisiens installés en Israël. Car pour lui, ils restent des personnes de nationalité tunisienne et ont tous les droits de visiter ou revenir dans leur pays d’origine.
Des propos qui n’ont pas plu à beaucoup, dont le député Khaled krichi. Ce dernier a appelé le chef du gouvernement de gestion des affaires courantes Youssef Chahed « à limoger immédiatement le ministre du tourisme et de l’Artisanat suite à ces déclarations qui vont dans le sens de la normalisation avec l’entité sioniste ».
Le ministre a tenu à expliquer que ses propos ont été sortis de leur contexte. « Tout ce qu’on a proposé c’est un laissez-passer de 2 à 3 jours, délivré exceptionnellement et uniquement à l’occasion du pèlerinage de La Ghriba, pour une meilleure organisation », assure-t-il lors de sa participation à l’émission « Rendez-vous 9 ».
L’objectif donc réside, selon ses dires, à organiser, identifier les visiteurs et faciliter l’accès aux Juifs de Tunisie qui viennent chaque année à l’occasion du pèlerinage d’Al Ghriba. Ces juifs dont 90% sont d’origine tunisienne.
« Je n’ai jamais appelé à accueillir des israéliens en Tunisie. L’idée est de délivrer des laissez-passer durant le pèlerinage pour une meilleure identification des juifs d’origine tunisienne dans le cadre d’une visite pour un rituel religieux. L’Arabie Saoudite par exemple, délivre exceptionnellement des laissez-passer pour les Palestiniens titulaires d’un passeport israélien et qui prennent part au pèlerinage », explique-t-il.
Trabelsi a poursuivi indiquant qu’une grande amitié le lie à l’ambassadeur palestinien à Tunis, Hael Al Fahoum, et qu’il a récemment rencontré le ministre palestinien des affaires culturelles dans l’objectif de booster la coopération dans ce secteur entre les deux pays.
« Le ministre palestinien s’est montré attristé par le blocage de la coopération, vu que beaucoup d’artistes, considérés comme des ‘Arabes de 1948’ ne peuvent pas accéder au territoire tunisien. Nous avons également discuté de la possibilité d’accueillir 20 à 30 mille touristes palestiniens en Tunisie, à travers des agences de voyage jordaniennes », a déclaré René Trabelsi.
« Nous soutenons les Palestiniens, c’est bien, mais qu’a-t-on fait pour eux ? Nous voulons en accueillir plus , artistes, footballeurs ou autres… Et j’ai dans ce sens appelé l’ambassadeur palestinien à trouver une solution avec le ministère des affaires étrangères, afin de faciliter l’accès et booster la coopération entre les deux pays ».