Quand, la Tunisie atteindra le pic épidémique du coronavirus ? La question est sur toutes les lèvres dans la mesure où du pic épidémique dépend le déconfinement.
Dans un élan d’optimisme, le chef du gouvernement, Elyes Falhfakh, a bien tenté de donner une réponse à cette question lorsqu’il déclarait, le 4 avril dernier, que « la Tunisie se trouve actuellement en plein pic épidémique du coronavirus ».
« Cela requiert impérativement un confinement étanche et scrupuleusement respecté par tous les Tunisiens », avait-t-il toutefois lancé, ajoutant que « ce pic épidémique devra entamer sa courbe descendante dans une semaine ou 10 jours au plus tard ».
Est-ce vraiment le cas aujourd’hui lorsqu’on sait que ses derniers jours, on enregistre un nombre de contaminations bien plus réduit et que la majorité des spécialistes et des experts s’accordent sur un éventuel pic épidémique vers la fin du mois d’avril.
A l’heure où tout le monde attend le déconfinement avec impatience, Rim Abdelmalek, professeure en maladies infectieuses à l’hôpital La Rabta, veut tempérer les ardeurs même si la Tunisie est mieux lotie que de nombreux autres pays.
Elle signale d’abord que l’accélération des décès au cours de ces derniers jours est révélateur de l’évolution rapide de la propagation du coronavirus en Tunisie et explique cette hausse notamment par le non-respect des mesures de confinement et des recommandations sanitaires.
C’est pour cette raison qu’il faut rester vigilant, selon elle, épinglant notamment le relâchement constaté de la part des citoyens ces derniers jours. Un relâchement dont les conséquences seront visibles dans une quinzaine de jours.
D’un autre côté, elle note que plusieurs tests sont effectués pour s’assurer que ceux qui étaient malades sont guéris et que « la stabilité actuelle n’est pas certaine compte tenu du nombre d’analyses », précisant que d’ici deux semaines, nous en saurons davantage.
Cependant, « il est attendu que le pic de contaminations ait lieu entre le 25 avril et le 4 mai 2020 », explique-t-elle.
