En hommage à Clint Eastwood qui vient de fêter ses 90 ans, certains cinéphiles ont revu, d’une traite, l’intégrale de la trilogie des dollars. Pour ma part, je préfère apprécier un bon remake et qui plus est, un remake Made in Tunisia.
Dans le rôle du cavalier solitaire attiré par l’appât du gain, on retrouve Nabil Karoui, alias « El Macaroni ». Celui que l’on croyait mort et enterré depuis son duel avec l’inébranlable Robocop, réapparaît plus affûté que jamais, lunettes noires, cigare fumant et l’air indéfectible.
Au volant de son bolide, il fait mine d’écouter les propositions alléchantes du Makhlouf, l’un des lieutenants de Rached Ghannouchi, dit le « Cheikh ». Bien qu’ayant pignon sur rue, ce dernier a du mal à esquiver les balles de Abir Moussi et de Mongi Rahoui, deux francs-tireurs à la gâchette facile se faisant justiciers à leurs heures perdues.
Cependant, avec El Macaroni dans ses rangs, El Cheikh peut compter sur la majorité parlementaire et ainsi, asphyxier ses adversaires. Attention tout de même à la nouvelle recrue ! Car si le bienfaiteur des causes perdues s’avère un allié redoutable, il peut basculer d’un camp à l’autre pour quelques dinars de plus, un peu comme ce bon vieux Clint d’ailleurs…
Par ailleurs, pendant que Qalb Ennahdha consolide son bloc, les solitaires laïcs et les nostalgiques du Néo Destour préfèrent se la jouer solo au lieu de s’unir derrière un seul.
Youssef Chahed, dit « Joe la Mitraille », squattant les environs du Parc A dans l’espoir de se faire élire président du Club Africain, histoire de ressusciter dans la sphère politique ; Fakhfakh dément toute implication dans une affaire valant 44 millions de dinars et tire sur l’Instance de lutte contre la corruption Abbou portant ; quant à Abir, elle fait du Moussi en jouant du couteau, un peu comme James Coburn dans « Les sept mercenaires ».
C’est là que prend fin le premier opus de cet Eastern spaghetti où malgré ces incessants guet-apens à l’ARP, c’est toujours le peuple qui a sa tête mise à prix…
The end.
Mohamed Habib LADJIMI