Outre l’élaboration de la loi des Finances, l’actuelle période se caractérise d’habitude, par les négociations entre pays et donateurs, dont notamment le FMI et la Tunisie. Or pour l’instant, la situation est au point mort, aucune avancée dans le plan d’assistance de la part de ce fonds à la Tunisie.
Il semble que pour le président de la République et pour le département des Finances ces négociations ne constituent pas une priorité. Pourtant, pour les différents observateurs, sans une assistance du FMI, la Tunisie risque gros.
La rétrocession à l’Etat de l’allocation de droits de tirage spéciaux d’un montant de près de 522,550 millions de DTS accordée à la Tunisie par le Fonds monétaire international (FMI) a été approuvée le 14 septembre 2021 par décret présidentiel, selon le JORT publié mercredi 15 courant.
Cette allocation a fait l’objet de la convention annexée au décret présidentiel, conclue le 14 septembre, entre le ministère de l’Economie, des Finances et de l’Appui à l’investissement et la Banque centrale de Tunisie (BCT).
L’Etat tunisien rembourse la commission appliquée au titre de l’utilisation de ce montant, au profit du FMI, ainsi que le principal du montant, en cas d’annulation de l’allocation, et ce conformément aux procédures en vigueur auprès du Fonds, fixées par ladite convention.
Sauf que ce financement, bien qu’il soit très important, ne peut pas couvrir les besoins de la Tunisie d’ici la fin de l’année estimés à 10 milliards de dinars.
Au-delà de cet accord, où en sommes-nous avec les négociations entre la Tunisie et le FMI pour une nouvelle ligne de crédit ? En tout cas l’institution financière, très attentive et prudente quant aux développements de la situation en Tunisie, attend la mise en place d’un nouveau gouvernement pour en discuter davantage.
En juillet dernier, le secrétaire d’Etat adjoint au Trésor américain chargé de l’Afrique et de la région Mena avait appelé la Tunisie à accélérer le parachèvement des négociations avec le FMI afin de faire face à la crise économique exacerbée par la pandémie de Covid-19.
Peu avant, Marouane Abassi avait déclaré que « les deux prochains mois seront cruciaux dans la mesure où nous avons perdu beaucoup de temps pour négocier l’accord avec le FMI et nous devons l’obtenir pour éviter l’explosion ». Sauf que depuis plus de quatre mois, les choses sont toujours au point mort.
Rappelons qu’une visite d’une délégation tunisienne à Washington a eu lieu en mai dernier pour y négocier un prêt de 4 milliards de dollars auprès du FMI. Sauf que cette mission a échoué compte tenu de la faiblesse du dossier tunisien et son incapacité à garantir des réformes économiques.