Interviewé, ce lundi 21 février 2022 par Al Jazeera;net, le chef du mouvement Ennahdha et président du Parlement gelé est revenu sur les mesures exceptionnelles du 25 juillet, et la volonté du président Kais Saied, dans sa tentative de dissoudre Ennahda et à traquer ses dirigeants, selon ses dires.
Rached Ghannouchi a qualifié le président de la République, Kais Saied, de « symbole de l’échec de l’expérience tunisienne », ajoutant que « le Chef de l’Etat et ses décisions symbolisent l’échec total » et estimant que « Kais Saied n’a pas respecté son serment ni la Constitution comme il a échoué à stopper la crise économique et sociale dont souffre la Tunisie ».
« Kais Saied a également échoué à former un gouvernement capable de traiter les affaires du pays, et à présenter un budget qui garantisse un niveau minimum de sécurité économique et financière aux Tunisiens (…) ».
Le chef du mouvement Ennahda va plus loin en déclarant que « Kais Saied n’est pas parvenu à présenter une belle image de la Tunisie à l’étranger, ce qui a renforcé son isolement sur la scène internationale »… Une première dans l’histoire de la Tunisie, a-t-il estimé.
Cette situation a conduit à « un Etat en faillite, faillant à ses devoirs, tels que payer les salaires à temps et fournir les matériaux de base dont chaque famille tunisienne a besoin au quotidien », a-t-il encore lancé.
Il y a trois jours et alors que le président de la République se trouvait à Bruxelles pour participer au 6e sommet UE-UA, Rached Ghannouchi s’est déchainé, vilipendant le président de la République et promettant carrément l’élimination du « nouveau dictateur » et la « réouverture du Parlement ».
Le chef d’Ennahdha est même allé jusqu’à dire que « le peuple se débarrassera de Kais Saied, comme il s’est débarrassé des dictateurs qui l’ont précédé », soulignant que « Saied n’a ni carrière ni expérience politique »…