Incarcéré depuis le 12 juin dernier, le journaliste Salah Attia devait comparaitre, ce mardi 26 juillet 2022, devant la justice militaire.
La Chambre criminelle auprès du Tribunal militaire permanent de Tunis a refusé, aujourd’hui, de le remettre en liberté et a décidé de reporter l’examen de l’affaire au 16 août prochain, a annoncé l’avocat Samir Dilou sur sa page Facebook.
Salah Attia, a fait l’objet d’un mandat de dépôt suite à ses déclarations sur Al Jazeera et est impliqué dans une affaire de « diffusion de fausses informations portant atteinte à la sûreté de l’Etat et au moral de l’armée » et « outrage à autrui, à travers les réseaux publics de communication ».
Salah Attia a indiqué, le 10 juin dernier, sur Al Jazeera que l’armée nationale avait informé l’UGTT son refus d’encercler et fermer le siège de la centrale syndicale à la demande du président Kais Saied. Il a également rapporté que l’UGTT aurait pris contact avec l’institution militaire.
Dans un communiqué, l’UGTT avait démenti ces informations, mettant en garde également les Tunisiens contre la désinformation les rumeurs.
Le juge d’instruction militaire près du Tribunal militaire permanent de première instance de Tunis a décidé d’émettre un mandat de dépôt contre Salah Attia, le 13 juin 2022.
Le 7 juillet, Salah Attia a comparu, de nouveau, devant le 3ème juge d’instruction militaire, du tribunal de première instance militaire de Tunis.
Au cours de l’audience, le juge d’instruction a informé le journalise de la teneur de la correspondance du ministère de la Défense nationale, et de la déposition du Secrétaire Général de l’UGTT.
Salah Attia s’est attaché à ses déclarations formulées lors de la première audience, selon lesquelles, il refuse de comparaitre devant la justice militaire non compétente dans les affaires d’opinion, et qu’il est prêt de répondre devant un juge judiciaire, conformément au décret-loi n’o 115 de l’année 2011 portant sur la liberté de la presse.
Notons que Salah Attia est connu comme étant un journaliste proche des milieux islamistes. Il est d’ailleurs présentateur d’émissions à Zitouna TV. Détenu la prison civile à Mornaguia, il a débuté une grève de la faim, il y a cinq jours.