Parce que je ne peux absolument pas ĂŞtre objective quand il s’agit de Bourguiba, ceci n’est pas une critique théâtrale !!
Je suis allĂ©e voir la pièce de Raja Farhat, « Bourguiba, dernière prison », une pièce oĂą j’ai pleurĂ© du dĂ©but Ă la fin !!
J’ai pleurĂ© tout ce que Bourguiba avait construit et qui est en train de tomber en ruine actuellement !!
J’ai pleurĂ© les acquis que nous sommes en passe de perdre, j’ai pleurĂ© ce bateau nommĂ© Tunisie qui est Ă la dĂ©rive et que nous voyons sombrer de jour en jour !!
La pièce en elle-mĂŞme est un monologue oĂą Raja Farhat, avec une mimique et une gestuelle excellentes, de l’humour et une critique mordante, fait revivre Bourguiba pour trois heures de temps !!
Bourguiba nous parle de son parcours,de ses positions, de sa vie et de son combat. Mais aussi de ses faiblesses, de ses amours, de ses erreurs, et de ses déceptions.
Une grande place est consacrĂ©e aux rĂ©fĂ©rences religieuses qui ont permis Ă Bourguiba et Ă ses « camarades » de mettre en place des lois avant-gardistes comme l’abolition de la polygamie.
On ne peut qu’aimer davantage cet homme et admirer son intelligence et son Ă©rudition, et l’Ă©norme importance qu’il accordait au savoir et Ă la culture, et on ne peut s’empĂŞcher de le comparer aux dirigeants politiques qui lui ont succĂ©dĂ© et dont la mĂ©diocritĂ© est la principale caractĂ©ristique !!
Ces paroles d’outre-tombe nous interpellent sur l’avenir de ce pays, c’est comme si ce Bourguiba ressuscitĂ© le temps d’une pièce de théâtre mettait entre nos mains une lourde responsabilitĂ©, celle de ne pas laisser dĂ©truite l’oeuvre de sa vie et dilapider son hĂ©ritage !!
La salle Ă©tait comble, on avait mĂŞme rajoutĂ© des chaises Ă l’arrière, et le public dĂ©jĂ conquis a applaudi Ă maintes reprises !!
Cette pièce anthologique devrait ĂŞtre jouĂ©e partout en Tunisie. Les parents doivent emmener leurs enfants la voir, c’est un pan très important de l’histoire de la Tunisie qu’on essaye de salir et de fausser et qu’il faut sauvegarder. Raja Farhat, en rĂ©incarnant Bourguiba, a fait son « devoir de rĂ©miniscence « . Reste Ă nous autres, citoyens tunisiens imprĂ©gnĂ©s des valeurs de la rĂ©publique et de l’Ă©tat de droit, Ă le faire !!