Le conseil local de Mdhila (Gafsa) a déposé ce lundi une plainte urgente auprès de la Présidence de la République et de plusieurs ministères afin de faire la lumière sur les émissions toxiques provenant du Groupe chimique tunisien. Les habitants dénoncent une « catastrophe environnementale continue » qui affecte leur santé et détruit leurs terres depuis des décennies.
Dans un document adressé à la Présidence, au ministère de l’Environnement, à celui de l’Énergie et des Mines ainsi qu’au ministère de la Santé, le conseil local de Mdhila exige d’identifier les causes et les responsables des rejets toxiques de l’usine Mdhila 1.
Cette action intervient après des années de dénonciations restées sans suite, malgré la gravité des nuisances subies par la population.
Quarante ans de contamination
Seïf Dellali, membre du conseil local, a apporté plus de précisions dans une déclaration sur les ondes de Mosaique fm :
« Mdhila vit depuis quatre décennies au rythme d’une pollution atmosphérique et hydrique. Les rejets chimiques ont rendu les terres agricoles improductives et provoqué une hausse inquiétante de maladies chroniques, allant des affections respiratoires aux cancers ».
Le conseil local affirme être passé « à une étape supérieure » en saisissant la justice. Les élus espèrent ainsi déterminer les responsabilités légales et forcer l’application de normes environnementales.
Ils alertent sur une multiplication quasi quotidienne des cas d’asphyxie dans la ville, appelant à une intervention immédiate pour réduire les émissions toxiques.
Des précédents à Gabès
Ce nouvel épisode de pollution s’ajoute à d’autres incidents similaires. Dans le gouvernorat de Gabès, une fuite de gaz provenant d’une usine chimique avait récemment entraîné plusieurs cas d’asphyxie, relançant le débat sur la responsabilité des complexes industriels et l’absence de solutions durables.