L’examen judiciaire de la procédure visant à suspendre les activités polluantes du Groupe Chimique tunisien (GCT) à Gabès a été de nouveau repoussé. Alors que la région fait face à des incidents sanitaires répétés attribués aux émissions industrielles, résidents, avocats et associations dénoncent un enlisement du dossier et exigent des mesures concrètes pour protéger la santé publique et l’environnement.
Le tribunal de Gabès a décidé de reporter au 8 janvier 2026 l’examen de l’affaire en référé relative à l’arrêt des unités polluantes du Groupe Chimique tunisien. L’annonce a été faite par le président de la section régionale de l’Ordre des avocats de Gabès, Mounir Adouni, confirmant une nouvelle étape dans un dossier devenu l’un des plus sensibles sur le plan environnemental dans le sud du pays.
Quatrième report judiciaire
Il s’agit du quatrième report consécutif de cette procédure en référé introductive, qui vise à contraindre l’arrêt des unités industrielles accusées de polluer l’air et de menacer la santé des populations locales.
Le tribunal a décidé d’élargir le périmètre du dossier en intégrant le ministère de l’Environnement, l’Agence nationale de protection de l’environnement (ANPE) ainsi que le ministère de la Santé, et a requis la production de nouvelles pièces justificatives, une démarche perçue par certains observateurs comme un facteur de retard supplémentaire dans l’avancement du dossier.
Cette affaire intervient dans un contexte de frustration croissante de la population de Gabès, confrontée à des épisodes répétés d’asphyxie et d’intoxication par des gaz toxiques attribués aux émissions du complexe chimique. Plusieurs établissements scolaires ont été touchés ces dernières semaines, avec des élèves souffrant de difficultés respiratoires, de maux de tête et de nausées, nécessitant parfois une prise en charge à l’hôpital.
Un dossier perçu comme emblématique
Ces incidents ont alimenté la colère de citoyens et d’associations locales, qui exigent non seulement l’arrêt immédiat des unités incriminées, mais aussi le démantèlement des installations polluantes et un droit à un environnement sain et à un air respirable.
Lors de précédentes audiences, plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés devant le tribunal pour exprimer leur ras-le-bol face à ce qu’ils perçoivent comme une lenteur des procédures judiciaires.
Pour les habitants et les défenseurs de l’environnement, ce report successif renforce l’impression d’une affaire qui avance à reculons, alors même que la situation sanitaire et écologique dans la région de Gabès reste préoccupante.
Au-delà des seuls incidents d’asphyxie chez les écoliers, la population dénonce une pollution chronique documentée depuis des décennies, liée aux activités du GCT et à l’absence de mesures structurelles efficaces.
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