Des dirigeants et des partisans du mouvement Ennahdha ont observé, ce vendredi 6 janvier 2023, un rassemblement de protestation devant le siège du ministère de la Justice à Tunis, pour dénoncer l’arrestation du vice-président du parti, Ali Laârayedh et appeler à sa libération.
Au cours de ce rassemblement, les partisans d’Ennahdha ont notamment scandé des slogans hostiles au président de la République, Kais Saied et au processus du 25 juillet.
Prenant part à cette mobilisation, Imed Khémiri, membre du bureau politique d’Ennahdha, a estimé, dans une déclaration à l’agence TAP, que « la présidence de la République tente de semer la terreur dans les cœurs de tous ceux qui s’opposent au règne de Kaïs Saied et réclament le retour à la démocratie ».
De son côté, Riadh Chaibi, membre du bureau politique d’Ennahdha a estimé qu’il s’agit d’une « détention politique, sur instructions du président de la République Kais Saied », ajoutant que le chef de l’Etat instrumentalise la justice pour éliminer ses « adversaires politiques ».
Le juge d’instruction du bureau 12 du pôle judiciaire antiterroriste a émis un mandat de dépôt, le 19 décembre dernier à l’encontre de l’ancien chef du gouvernement dans l’affaire des réseaux d’embrigadement.
Ali Laârayedh avait déjà été auditionné dans le cadre de cette affaire d’envoi de jeunes tunisiens dans les zones de tension. Il avait été placé en garde à vue le 19 septembre 2022, par le juge d’instruction près le pôle judiciaire antiterroriste avant d’être libéré le 22 septembre. Son audience avait été reportée au 19 décembre.
Notons que dans la même affaire, le président d’Ennahdha Rached Ghannouchi avait été maintenu en état de liberté en marge de son audition, le 21 septembre dernier.
Rappelons que l’enquête en cours concerne 820 suspects alors que 39 accusés ont été maintenus en état de liberté dont Rached Ghannouchi.