Une mobilisation citoyenne s’est tenue en début de soirée ce lundi 21 avril 2025 au Passage, à Tunis, à la suite de l’arrestation de l’avocat et ancien magistrat administratif Ahmed Souab, interpellé dans la matinée à son domicile par les forces de l’ordre.
Selon les déclarations de la porte-parole du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, Me Souab fait l’objet d’une enquête pour des propos tenus dans une vidéo diffusée le 19 avril, dans laquelle il aurait évoqué en dialecte tunisien, devant la Maison de l’Avocat, des critiques visant un magistrat, tout en mimant un geste assimilé à une menace.
L’avocat a été placé en garde à vue pour une durée de cinq jours, conformément à la législation en vigueur dans les affaires à caractère terroriste. Il ne pourra consulter son avocat qu’au terme des 48 premières heures, comme le permet le code de procédure pénale dans ce type de dossiers.
La décision a suscité des réactions dans les milieux juridiques, politiques et associatifs. Le mouvement Ennahdha a, dans un communiqué, exprimé son inquiétude face à ce qu’il qualifie de « dérive répressive » et a appelé à la libération de Me Souab, tout en plaidant pour l’unité des forces démocratiques face à ce type de poursuites.
Le rassemblement de ce soir a réuni avocats, défenseurs des droits humains, représentants politiques et citoyens, tous venus exprimer leur soutien aux libertés fondamentales et au respect des droits de la défense. L’événement s’est tenu dans une ambiance calme.