Le Pôle judiciaire financier a décidé d’inclure Najeh Hadj Letaief, plus connu comme étant « l’homme de l’ombre d’Ennahda », dans le lot des personnes impliquées dans l’affaire « Namaa Tounes ». Il est désormais recherché par la justice.
Membre de l’association « Namaa Tounes », Najeh Hadj Letaief est soupçonné de blanchiment d’argent, d’enrichissement illégal et d’avoir perçu des fonds suspects en provenance de l’étranger. A cet égard, Mosaïque fm, citant des sources proches du dossier, rapporte que Najeh Hadj Letaief aurait reçu d’importantes sommes d’argent de l’étranger.
L’imprimerie dont il est propriétaire à Sanhaja (la Manouba) au capital de 10 millions de dinars, ainsi que les machines d’une valeur d’environ 2 millions de dinars, et le compte bancaire de l’entreprise, dans lequel figurent 390 mille dinars, ont été gelés, ajoute Mosaique fm.
Le ministère public a également autorisé la brigade spécialisée dans les délits financiers d’El Gorjani, d’ouvrir une enquête concernant 39 propriétés appartenant à Najeh Hadj Letaief et aux membres de sa famille, et acquises à partir de 2014. Leur valeur financière initiale est estimée à environ 3,2 millions de dinars.
L’affaire de l’association « Namaa Tounes »
Les recherches dans cette affaire ont été lancées à la suite d’une plainte déposée par le comité de défense des deux martyrs, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, qui indique qu’il existe des flux financiers et des transferts étrangers suspects transitant via cette assoication créée en 2011.
Parmi les accusés dans cette affaire, on cite l’ancien chef du gouvernement Hammadi Jebali, outre l’audition du chef du mouvement Ennahda, Rached Ghannouchi dans ce dossier, et l’éventuele implication de son fils Mouadh Ghannouchi.
Comment a débuté l’affaire Namaa Tounes ? Le ministère de l’Intérieur a repéré des opérations financières louches de la part d’activistes au sein de l’association « Namaa Tounes », ainsi qu’un important flux d’argent au profit de cette association qui ne correspond pas à la nature de ses activités telles que déclarées, cela en plus de soupçons de blanchiment d’argent.
Dans un premier temps, trois personnes ont été arrêtées et des ordinateurs, du matériel électronique et des relevés bancaires ont été de même saisis. Par la suite, plusieurs personnalités ont été inscrites sur la liste des recherchés.
Najeh Hadj Letaief « démasqué »
Le 9 février dernier, le comité de défense de Chokri Belaid et Mohamed Brahi présente preuves à l’appui, des éléments sur l’implication de Rached Ghannouchi et du parti Ennahdha dans les assassinats politiques. Lors d’une conférence de presse, de nouvelles révélations sur l’implication du parti Ennahdha et notamment de Rached Ghannouchi dans cette affaire sont apportées.
Décortiquant l’éventuelle implication du leader du parti islamiste surtout dans l’assassinat de Chokri Belaid, le comité a révélé que Ghannouchi dispose d’un trésorier secret qui organise et mène ses opérations financières. Le membre de ce comité Ridha Raddaoui a révélé dans ce sens le nom d’un certain Najeh Hadj Letaief, une personne inconnue sans aucune trace sur internet ni sur les réseaux sociaux.
Cette personne était un représentant d’une société britannique de textile installée en Tunisie et serait en lien avec des comptes à l’étranger et plus précisément au Qatar.
« Des sommes allant jusqu’à 20 millions de dollars sont versés dans ces comptes sans aucun service en contrepartie », avait révélé Ridha Raddaoui, affirmant que l’argent entrait en Tunisie par le biais d’une association caritative qatarie.
Qui est Najeh Hadj Letaief ?
Najeh Hadj Letaief est membre d’Ennahda depuis les années 1990, année où il a été condamné à un an de prison en raison de son affiliation au mouvement, amis aussi parce qu’il s’occupait de sa trésorerie. Depuis, il s’est spécialisé dans les montages financiers, selon Ridha Raddaoui.
Après son retour en Tunisie en 2011, Najeh Hadj Letaief assumé la présidence de l’association « Namaa Tounes » sur demande de Rached Ghannouchi.
Toujours selon Ridha Raddaoui, la seule mission de l’association était d’ouvrir la porte aux Turcs pour envahir le marché tunisien et faciliter leur obtention d’appels d’offres aux dépens des Tunisiens, et leur permettre de s’établir en Tunisie.