À partir du mois de janvier prochain, le paiement de la taxe sur la circulation routière, vignette, entrera dans une nouvelle ère en Tunisie. Le ministère des Finances a confirmé la possibilité de s’acquitter de cette taxe de circulation par voie électronique pour l’ensemble des véhicules et des motocyclettes, tout en maintenant le paiement classique auprès des recettes des finances. Mais au-delà de la diversification des modes de paiement, c’est surtout la disparition définitive de la vignette apposée sur le pare-brise qui marque un changement profond dans la relation entre l’administration et l’usager.
Selon Aziza Ben Salem, directrice générale de la comptabilité publique et du recouvrement au ministère des Finances, cette réforme s’inscrit dans une démarche globale de modernisation des moyens de paiement et de simplification des procédures administratives. Concrètement, le contribuable pourra désormais choisir entre deux options : le paiement direct auprès des recettes financières ou le paiement à distance via une plateforme numérique mise à disposition par le ministère.
Cette évolution introduit une flexibilité inédite pour les automobilistes, qui pourront s’acquitter de la vignette à tout moment, sans contrainte d’horaires administratifs ni déplacement physique. Toutefois, le ministère insiste sur le fait que la digitalisation ne se fait pas au détriment du paiement en présentiel, qui demeure accessible pour les citoyens peu familiers avec les outils numériques.
Mais la mesure la plus marquante reste l’abandon définitif de la vignette automobile, communément appelée « macaron », qu’elle soit liée à un paiement électronique ou effectué sur place. Désormais, aucune preuve matérielle ne sera apposée sur le pare-brise des véhicules, mettant fin à une pratique administrative ancrée depuis des décennies.
Passage d’une logique de contrôle visuel à une logique de traçabilité numérique
Cette suppression soulève plusieurs enjeux. Sur le plan symbolique, elle traduit le passage d’une logique de contrôle visuel à une logique de traçabilité numérique, reposant sur des bases de données centralisées et interconnectées. Sur le plan pratique, elle implique une adaptation des mécanismes de contrôle, notamment pour les forces de l’ordre, qui devront s’appuyer sur des systèmes informatisés plutôt que sur un simple autocollant.
Pour l’administration fiscale, la fin de la vignette permet également de réduire les coûts d’impression, de distribution et de gestion, tout en limitant les risques de fraude ou de falsification. Pour les citoyens, elle met fin aux contraintes liées à la conservation et à l’apposition de l’étiquette, souvent source de désagréments.
Reste désormais à observer comment cette transition sera mise en œuvre sur le terrain, notamment en matière de contrôle et d’accès effectif à la plateforme numérique. Car si la disparition de la vignette marque une avancée notable vers la dématérialisation, son succès dépendra de la fiabilité des systèmes numériques et de la capacité de l’administration à accompagner les usagers dans ce changement.
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