Le président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa, a récemment pris une décision qui pourrait inspirer d’autres pays, notamment la Tunisie. Face à l’imposition par les États-Unis de taxes de 18 % sur ses exportations, il a suspendu les droits de douane sur les produits importés des États-Unis dans l’espoir d’améliorer les relations commerciales avec l’administration Trump.
Une telle initiative vise à faciliter les importations américaines et à promouvoir les exportations du Zimbabwe, dont le commerce avec les États-Unis en 2024 s’élevait à 111,6 millions de dollars (environ 341 millions de dinars tunisiens), un chiffre relativement faible comparé à d’autres partenaires commerciaux.
Cependant, cette décision n’est pas sans controverse. Selon des analystes, bien qu’elle puisse réduire les tensions diplomatiques, elle ne semble pas offrir de bénéfices économiques substantiels pour le Zimbabwe. Les exportations zimbabwéennes vers les États-Unis en 2024 ont augmenté de 10,6 %, atteignant 43,8 millions de dollars, mais les importations en provenance des États-Unis ont chuté de 41 %, se chiffrant à 67,8 millions de dollars.
De son côté, la Tunisie se trouve face à une situation similaire. À partir du 9 avril, les États-Unis appliqueront une taxe de 28 % sur les produits tunisiens, notamment l’huile d’olive et les dattes, deux produits essentiels des exportations tunisiennes. En 2024, les exportations tunisiennes vers les États-Unis ont atteint 1 935 millions de dinars (environ 600 millions de dollars), tandis que les importations en provenance des États-Unis s’élevaient à 1 992 millions de dinars (environ 620 millions de dollars). Cette taxe pourrait nuire à la compétitivité de ces produits sur le marché américain, où la Tunisie s’était progressivement imposée comme un acteur majeur.
Dans ce contexte, la Tunisie pourrait envisager une réponse inspirée de l’exemple du Zimbabwe. En suspendant certaines taxes sur les produits américains, le pays pourrait entamer des négociations avec les États-Unis afin de réduire l’impact des nouvelles taxes et d’améliorer les échanges commerciaux. Les discussions avec la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-américaine, qui ont déjà commencé, visent à explorer des solutions pour atténuer les effets négatifs de cette politique tarifaire.