Le président de la République, Kais Saied, a clairement exprimé sa volonté d’infléchir la politique financière de l’État vers davantage de justice sociale.
En recevant, hier, au Palais de Carthage, la cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzeri, et la ministre des Finances, Mechket Slama Khaldi, le chef de l’État a défendu une approche budgétaire centrée sur les besoins du peuple tunisien, loin des logiques imposées de l’extérieur.
Des décennies de politiques d’endettement jugées stériles
Dans un communiqué diffusé par la présidence, Kais Saied a appelé à définir les équilibres budgétaires sur la base de « choix typiquement nationaux », et non en fonction des modèles dictés par les institutions financières internationales.
A cet égard, il a exhorté à donner la priorité au volet social dans la conception des politiques publiques, estimant que les Tunisiens paient aujourd’hui « un lourd tribut » pour des orientations qui ont aggravé la pauvreté, y compris au sein des catégories instruites et qualifiées de la population.
« De nombreux crédits ont été accordés à la Tunisie contre des intérêts écrasants, sans qu’un bénéfice réel ne soit ressenti par la communauté nationale », a-t-il déploré, dénonçant des décennies de politiques d’endettement jugées stériles.
Rouvrir la porte aux recrutements publics
Dans un discours à la fois économique et politique, le président a plaidé pour la régularisation de situations professionnelles bloquées, nées selon lui de politiques d’exclusion.
Il a également donné ses instructions pour rouvrir la porte aux recrutements publics dans plusieurs secteurs, signe d’un changement d’orientation par rapport au gel des embauches dans la fonction publique imposé ces dernières années.
Mise en garde contre tout manquement de la part des responsables publics
Par ailleurs, Kais Saied a insisté sur la nécessité d’une administration efficace, alignée sur les priorités de l’État. Il a mis en garde contre tout manquement ou obstruction de la part de responsables publics, affirmant qu’il n’est plus acceptable de se cacher derrière de faux prétextes pour ne pas assurer les services dus aux citoyens.
Évoquant une nouvelle fois l’idée d’un « État profond » entravant le fonctionnement des institutions, le président a appelé à ce que ce système parallèle « facilement discernable » soit définitivement écarté. « Il n’y a qu’un seul et unique État, celui dont les institutions émanent du libre choix du peuple », a-t-il martelé.