La création d’une troisième entreprise communautaire à caractère privé au niveau du gouvernorat de Manouba, baptisée « Kbida », spécialisée dans l’élevage, l’abattage et la distribution de volailles, a été annoncée récemment. Initialement prévue jusqu’au 13 septembre pour la période de souscription, celle-ci a été prolongée jusqu’à ce que le nombre total d’actionnaires fixé à 50 soit atteint. Le prix de souscription a été fixé à 400 dinars par part, a précisé le président du comité fondateur de la société, Aymen Moumni, à l’agence TAP.
La nouvelle société en question vise à organiser le secteur informel de la volaille en Tunisie, notamment en limitant le phénomène d’abattage anarchique grâce à la mise en place d’un abattoir moderne, soumis à un contrôle sanitaire. La société contribuera également à réguler le marché de la volaille. Dans un premier temps, ses activités se concentreront sur l’abattage et la distribution, pour s’étendre ensuite à l’élevage à mesure que ses ressources se développeront.
Selon Aymen Moumni, une fois la phase de souscription et les contributions des actionnaires finalisées, un premier conseil d’administration sera élu pour une durée de trois ans, conformément aux dispositions du décret présidentiel n°15 de 2022, daté du 20 mars 2022, relatif aux sociétés à caractère privé. La société a été lancée par un comité fondateur de six membres représentant différentes délégations du gouvernorat et a été enregistrée au registre national des entreprises.
Le président a souligné que la réussite de cette initiative repose principalement sur l’engagement des actionnaires pour fournir les équipements nécessaires à l’abattoir et assurer le bon fonctionnement de la société. L’objectif est d’organiser et de réguler un secteur jusqu’alors informel, tout en garantissant la continuité des activités dans un cadre légal et sous contrôle sanitaire strict.
La région de Manouba avait déjà vu la création de la première société communautaire « Manouba Bayah » en 2023, suivie de la société « Al-Fath », spécialisée dans l’agriculture intégrée, actuellement en phase de finalisation des procédures légales et de l’élection de son conseil d’administration.
Toutefois, on peut se demander si la simple multiplication de sociétés communautaires dans le secteur de la volaille apportera une réelle valeur ajoutée à l’économie locale.
Entre abattage, distribution et promesses de régulation du marché, l’initiative semble ambitieuse sur le papier, mais reste à prouver qu’elle pourra réellement transformer un secteur longtemps informel et dispersé. L’idée de mutualiser les efforts et les investissements est séduisante, mais son efficacité dépendra largement de la gestion quotidienne, de la formation des membres et de la capacité à faire respecter les normes sanitaires et légales.