La chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme près la Cour d’appel de Tunis a décidé de reporter l’examen du dossier dit du « complot contre la sûreté de l’État 2 » à l’audience du 19 janvier prochain. Cette décision intervient alors que cette affaire continue de susciter une forte attention médiatique et politique, compte tenu des profils des personnes poursuivies et des lourdes peines déjà prononcées en première instance.
Pour rappel, la chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme auprès du tribunal de première instance de Tunis avait rendu, dans ce même dossier, des condamnations allant de 12 à 14 ans de prison à l’encontre des accusés poursuivis en état de détention ou de liberté. Les prévenus jugés par contumace ont, quant à eux, écopé de peines atteignant 35 ans d’emprisonnement, des sanctions particulièrement sévères qui traduisent la gravité des faits retenus par la juridiction.
Respect des procédures en vigueur
Le dossier englobe des figures politiques et institutionnelles de premier plan, parmi lesquelles l’ancien président du Parlement Rached Ghannouchi, l’ex-chef du gouvernement Youssef Chahed, l’ancienne directrice du cabinet présidentiel Nadia Akacha, ainsi que des responsables politiques et sécuritaires tels que Habib Ellouze et Mouadh Ghannouchi, en plus d’autres accusés. La diversité des profils concernés renforce la portée symbolique et politique de cette affaire.
Sur le plan judiciaire, le renvoi de l’audience en appel s’inscrit dans une série de reports observés ces derniers mois dans plusieurs dossiers qualifiés de sensibles, souvent justifiés par des considérations procédurales, des demandes de la défense ou la complexité des affaires.
Les avocats des accusés dénoncent régulièrement un manque de garanties en matière de procès équitable, tandis que les autorités judiciaires soulignent le respect des procédures en vigueur et l’indépendance des juridictions.
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