Intervenant ce matin sur les ondes d’une radio locale, le président de la Chambre nationale de bouchers, Ahmed Laâmiri, a déclaré que la relation entre le Tunisien et la viande se résume, désormais, à un selfie pour immortaliser l’événement !
Si le propos du président des bouchers tient de la caricature, cette image exprime, à l’envi, l’embarras du Tunisien quant au prix de la viande rouge pratiqué au public.
« Le prix d’un kilo de viande rouge dans les grandes surfaces oscille entre 43 et 51 dinars, souligne Ahmed Laâmiri, entre 34 et 38 chez les bouchers, une différence qui tient compte de la disponibilité de ce produit dans les régions ».
Le responsable a déclaré, à ce propos, que les correspondances qu’il a envoyées depuis 2012 aux ministères de tutelle (ministère de l’Agriculture et celui du Commerce) sont restées lettre morte et aucune mesure n’a été prise pour pallier cette situation.
Il a, dans ce sens, fustigé la politique d’importation des veaux qui profite, dit-il, aux gros bonnets. Ces derniers, souligne-t-il, bénéficient d’avantages douaniers, lesquels devaient profiter normalement aux consommateurs, cèdent les veaux aux agriculteurs pour engraissement, et, par la suite, ils les rachètent pour les vendre aux bouchers au prix fort ».
« Durant ces dix dernières années, quelque 115 mille veaux ont été importés et cette politique n’a pas réussi à équilibrer le marché, au contraire elle a creusé davantage le fossé entre l’offre et la demande.
Une offre qui s’est réduite, renchérit-il, considérablement en raison du renchérissement de la nourriture destinée aux bœufs. « Un grand nombre d’agriculteurs ont vendu leur cheptel et quitté la filière », se désole-t-il.
Ahmed Laâmiri a souligné, enfin, la nécessité de reprendre l’activité d’importation de la viande congelée pour équilibrer le marché, estimant que le prix de la viande rouge ne devrait pas dépasser les 40 d le kg durant le mois de ramadan.