Le ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger a convoqué, mercredi 3 septembre 2025, le chargé d’affaires par intérim de l’ambassade de France à Tunis afin de lui exprimer une vive protestation à la suite de la mort du citoyen tunisien Abdelkader Dhibi, abattu la veille à Marseille.
Dans un communiqué, le ministère précise que, sur instructions du président de la République, le secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères a reçu le diplomate français en l’absence de l’ambassadrice actuellement hors du pays. Il lui a signifié la ferme réprobation de Tunis face à ce décès survenu « aux mains de la police française ».
La partie tunisienne considère cet acte comme un « homicide injustifié » et exige des autorités françaises toute la diligence et la rigueur nécessaires pour mener l’enquête, établir les responsabilités et rendre justice. Tunis a également affirmé son intention de prendre toutes les mesures utiles pour garantir les droits de la victime et de sa famille.
Le communiqué ajoute que le président Kaïs Saïed a instruit l’ambassadeur de Tunisie à Paris de transmettre la même position aux autorités françaises et de coordonner avec le consulat général à Marseille pour accélérer le rapatriement de la dépouille.
Par ailleurs, le ministère des Affaires étrangères a pris attache avec la famille du défunt pour présenter ses condoléances et l’informer des démarches entreprises afin de défendre ses droits.
L’agression au couteau survenue mardi 2 septembre 2025 à Marseille, dans le quartier de Belsunce, continue de susciter des interrogations et de nourrir des récits divergents.
Dans plusieurs médias tunisiens, la famille du défunt présente une lecture bien différente. Ses proches affirment qu’il n’avait aucun lien avec le terrorisme et n’était pas radicalisé. Selon eux, il se serait retrouvé au cœur d’un conflit local avec un « clan algérien » après son expulsion d’un logement. L’homme, insistent-ils, aurait tenté de se défendre avant que la situation ne dégénère.
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