La Tunisie commémore ce mercredi 17 décembre 2025 le quinzième anniversaire du déclenchement de la révolution, dont l’étincelle est partie de Sidi Bouzid le 17 décembre 2010. Cet événement fondateur a marqué une rupture majeure dans l’histoire contemporaine du pays, ouvrant la voie à une séquence de contestations populaires qui aboutira, moins d’un mois plus tard, à la chute du régime en place le 14 janvier 2011.
À l’origine, la révolution tunisienne portait les revendications de dignité, de justice sociale et de liberté, dans un contexte de marginalisation régionale, de chômage élevé et de restrictions sévères des libertés publiques. Le mouvement, d’abord localisé, s’est rapidement propagé à l’ensemble du territoire, révélant une colère sociale profonde et transversale.
Quinze ans plus tard, ce 17 décembre conserve une forte charge symbolique. Il demeure associé à l’idée de souveraineté populaire et à l’espoir d’un État plus juste, même si le parcours post-révolutionnaire a été jalonné de crises politiques, économiques et institutionnelles. Cependant, les transformations engagées depuis 2011 ont profondément remodelé le paysage politique et social, sans pour autant répondre à toutes les attentes exprimées lors du soulèvement.
Mémoire collective
À l’occasion de cette commémoration, le président de la République, Kaïs Saïed, a annoncé mardi une mesure de grâce présidentielle. Celle-ci prévoit la libération de 2 014 détenus, ainsi que l’octroi de la liberté conditionnelle à 674 autres prisonniers. Une décision présentée comme un geste à forte portée symbolique, intervenant dans un contexte national marqué par des débats persistants autour des libertés, de la justice et de la réconciliation avec les idéaux de la révolution.
Entre mémoire collective et interrogations sur l’avenir, la date du 17 décembre continue ainsi de cristalliser les tensions et les aspirations d’une société tunisienne toujours en quête d’équilibre et de perspectives durables.
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