Pour alerter les édiles, au cas où ils ne le sauraient pas, nous avions publié un billet décrivant la pollution inacceptable qui souille le flanc nord de la colline de Sidi Bou Said.
Nous avions alors préféré ne pas publier de photos de la situation qui prévaut en face du cimetière marin et au pied du phare.
Plus d’une semaine plus tard, aucune réaction de la part des municipaux qui semblent avoir accepté le fait accompli et faire bon ménage avec cet intolérable dépotoir à ciel ouvert.
Dimanche dernier, nous avons pris la photo qui illustre ce billet. Rien n’avait changé. Pire, la situation s’est aggravée avec de nouveaux immondices.
Nous revenons donc à la charge et invitons toutes les autorités compétentes à prendre la mesure de cette situation intolérable dans le plus haut-lieu du tourisme tunisien.
Chaque jour, des centaines de touristes venus du monde entier, ont cette crasse immonde sous les yeux alors que nos responsables s’en accommodent sans piper mot.
Faudrait-il supplier et s’il le fallait, nous n’hésiterions pas un instant ? Faut-il en référer au pouvoir exécutif dont ce n’est pas la tâche de gérer la police urbaine et qui a d’autres chats à fouetter? Faut-il plutôt inviter la société civile à rassembler des bonnes volontés pour faire le ménage ?
Je suis outré car je trouve incompréhensible que personne ne bouge face à pareil amoncellement de poubelles en plein milieu de la plus belle de nos cartes postales. Que dire d’autre : la Tunisie marche sur la tête, tout le monde le sait et personne ne réagit aux pires des turpitudes.
Bien sûr, c’est pareil dans des dizaines de quartiers et des centaines de villes. Nous vivons dans la crasse partout, et résignés, avons fini par l’accepter.
Toutefois, jusqu’à nouvel ordre, Sidi Bou Said est une vitrine. Que dire si même la vitrine est souillée aussi ?
Est-ce du fatalisme face au vandalisme, de l’impuissance devant la pollution, une démission des édiles ou l’incompétence qui triomphe ?
On ne sait que dire devant pareil « paysage ». On ne sait que dire face au silence des édiles. On ne sait que dire du déshonneur qui souille la colline mystique de Sidi Bou Said.