L’attaque au couteau survenue mardi 2 septembre 2025 à Marseille, dans le quartier de Belsunce, continue de susciter des interrogations et de nourrir des récits divergents.
Les autorités françaises maintiennent qu’un homme tunisien de 35 ans a blessé cinq personnes à l’arme blanche avant d’être abattu par la police, mais une autre version commence à émerger dans certains médias tunisiens, portée par des membres de sa famille.
Selon le procureur de Marseille, Nicolas Bessone, l’enquête n’a pas encore permis d’établir clairement le mobile de l’agresseur. L’homme, qui vivait dans un hôtel du centre-ville, venait d’être expulsé pour loyers impayés. Armé de deux couteaux, il s’en est pris d’abord à une personne dans son ancien logement, puis au gérant de l’hôtel, à son fils, à des clients d’un snack-bar et enfin à des passants.
Cinq blessés ont été recensés, dont un grièvement touché. L’assaillant, décrit comme instable psychologiquement et connu pour des propos antisémites, a été neutralisé par la police après avoir refusé de déposer ses armes. Le parquet national antiterroriste (PNAT) ne s’est pas saisi du dossier, c’est, en tout cas, la version largement relayée par les médias français. écartant pour l’instant la thèse d’un attentat.
Le récit de la famille : « une exécution volontaire »
Dans plusieurs médias tunisiens, la famille du défunt présente une lecture bien différente. Ses proches affirment qu’il n’avait aucun lien avec le terrorisme et n’était pas radicalisé. Selon eux, il se serait retrouvé au cœur d’un conflit local avec un « clan algérien » après son expulsion d’un logement. L’homme, insistent-ils, aurait tenté de se défendre avant que la situation ne dégénère.
Ses proches accusent les forces de l’ordre françaises de l’avoir « abattu volontairement », estimant que la police aurait pu le maîtriser autrement. Cette version, relayée en Tunisie, remet en cause le récit dominant en France et risque d’alimenter la polémique.
Pour l’heure, l’écart est net entre la lecture officielle française et la perception de la famille tunisienne. D’un côté, les autorités parlent d’un individu instable, violent et dangereux, sans lien avec le terrorisme mais ayant multiplié les attaques. De l’autre, les proches du défunt dénoncent une bavure policière sur fond de tensions communautaires.
Le ministre de l’Intérieur français Bruno Retailleau est attendu à Marseille pour suivre l’avancée de l’enquête. Les résultats des investigations — notamment sur le profil psychologique du suspect et les circonstances précises de l’intervention policière — devraient éclairer les zones d’ombre.
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