Le tribunal de Paris a frappé un grand coup ce lundi 31 mars en déclarant Marine Le Pen et neuf eurodéputés du Rassemblement national (RN) coupables de détournement de fonds publics dans l’affaire des assistants parlementaires européens.
Cette condamnation marque un tournant décisif pour la cheffe de file de l’extrême droite, alors que l’inéligibilité immédiate a été prononcée à son encontre, menaçant ainsi ses ambitions présidentielles à venir.
Les juges ont estimé que le préjudice total dans cette affaire s’élevait à 4,1 millions d’euros, en raison de l’utilisation de fonds européens pour rémunérer des assistants parlementaires fictifs, censés travailler pour les eurodéputés mais en réalité au service du RN. Ce système, qui aurait duré plus de dix ans, a été qualifié par le tribunal de « réseau organisé » au sein du parti.
La condamnation de Marine Le Pen à une inéligibilité immédiate soulève d’importantes questions. Si cette décision est confirmée, la présidente du RN pourrait être privée de toute participation électorale, notamment à la présidentielle de 2027, perturbant ainsi ses plans et la stratégie du RN. Les conséquences politiques sont lourdes : son absence du champ électoral affaiblirait un parti qui lui doit une partie de sa visibilité et de son influence.
Malgré l’ampleur de cette condamnation, la leader du RN et ses soutiens n’ont cessé de clamer leur innocence, dénonçant une justice politisée. De son côté, Jordan Bardella, son héritier désigné à la tête du RN, pourrait désormais se retrouver dans une position inconfortable. Bien qu’il incarne le futur du parti, son profil moins tranché pourrait freiner la dynamique électorale du RN.
Ce verdict intervient après un procès de plusieurs mois au terme duquel l’accusation avait requis des peines sévères, dont cinq ans d’inéligibilité et cinq ans de prison, dont deux fermes, en plus d’une amende de 300 000 euros. Mais au-delà des sanctions pénales, c’est l’impact de cette décision sur le RN et sa capacité à maintenir son influence qui est désormais au centre des débats. Un avenir incertain se profile pour le mouvement, dont l’avenir semble désormais suspendu à cette condamnation.