La Tunisie entre dans la CAN 2025 au Maroc avec un rêve ancien et une pression nouvelle. Celle d’un pays qui n’a plus soulevé le trophée continental depuis 2004, mais surtout celle d’une sélection en quête de crédibilité après des années d’irrégularité et un récent échec à la Coupe Arabe. Cette Coupe d’Afrique n’est donc pas seulement une compétition de plus : elle est un révélateur.
Sur le papier, les Aigles de Carthage avancent avec une expérience que peu de sélections africaines peuvent revendiquer. Vingt-deux participations, une présence quasi permanente depuis deux décennies, un socle de joueurs rompus aux joutes européennes et africaines. Mais l’histoire récente rappelle une vérité dérangeante : la régularité n’est plus synonyme de domination, et la Tunisie a trop souvent abordé les grandes échéances avec prudence, parfois avec crainte.
Le premier match face à l’Ouganda, au-delà de son enjeu comptable, porte une charge symbolique lourde. Les faux départs répétés lors des dernières éditions ont laissé des traces. Gagner d’entrée serait rompre avec une spirale psychologique qui a longtemps plombé les ambitions tunisiennes. Perdre, en revanche, reviendrait à replonger dans les doutes avant même d’affronter le géant nigérian.
Car le Nigeria incarne tout ce que la Tunisie redoute et admire à la fois : puissance offensive, individualités de classe mondiale, confiance assumée. Face à une telle équipe, le pragmatisme tunisien sera mis à rude épreuve. Le football de calcul suffira-t-il encore dans une Afrique où l’audace devient la norme ? La réponse conditionnera sans doute le parcours des hommes de Sami Trabelsi.
Le sélectionneur, justement, joue gros. Son choix d’un groupe homogène et d’un système équilibré traduit une volonté de stabilité, presque de reconstruction. Mais la CAN ne pardonne pas l’excès de prudence. À vouloir d’abord “passer le premier tour”, la Tunisie risque de limiter ses propres ambitions. Or, une nation qui vise le sacre ne peut se contenter d’objectifs intermédiaires.
Cette CAN 2025 est aussi celle du public. Après des années de désillusions, les supporters attendent autre chose qu’un parcours honorable. Ils veulent une équipe qui assume, qui attaque, qui fait vibrer. Au Maroc, la ferveur sera là. Reste à savoir si les joueurs sauront la transformer en énergie positive plutôt qu’en pression paralysante.
Au fond, la question n’est pas de savoir si la Tunisie peut gagner la CAN. Elle en a les moyens. La vraie question est de savoir si elle ose encore y croire pleinement. Parce qu’au Maroc, ce ne sont pas seulement des matches qui se jouent, mais une identité footballistique à reconquérir.
Programme du groupe C
Mardi 23 décembre
- 18H30 : Nigeria – Tanzanie (Complexe Sportif de Fès)
- 21H00: Tunisie – Ouganda (stade olympique de Rabat)
Samedi 27 décembre
- 18h30: Ouganda – Tanzanie (Stade Al-Madina de Rabat)
- 21H00: Nigeria – Tunisie (Complexe Sportif de Fès)
Mardi 30 décembre
- 17H00: Ouganda – Nigeria (Complexe Sportif de Fès)
- 17H00: Tunisie – Tanzanie (Stade olympique de Rabat)
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