Le Festival Arabe de la Radio et de la Télévision a ouvert ses portes avant-hier soir à Tunis, à la Cité de la culture. Cet événement, qui se déroule du 12 au 15 juin 2023, a débuté avec enthousiasme par des danses folkloriques tunisiennes traditionnelles, enchantant ainsi les invités présents.
La cour en plein air de la Cité de la culture a été le lieu choisi pour ces premiers moments festifs, où les danses traditionnelles tunisiennes ont été exécutées avec grâce, suscitant l’admiration de tous les spectateurs.
La cérémonie d’ouverture officielle s’est déroulée à l’Opéra et a été retransmise en direct par plusieurs chaînes de télévision arabes. Elle a rassemblé de prestigieux invités arabes, parmi lesquels des diplomates, des professionnels des médias partenaires du festival et des artistes renommés. Parmi les personnalités notables figuraient Mohammed bin Fahd Al-Harthi, président de l’Union de radiodiffusion des États arabes (ASBU), Abderrahim Soliman, directeur général de l’ASBU, Hayet Ketat Guermasi, ministre des Affaires Culturelles, et Butros al-Halaq, ministre de l’Information syrien.
Des hommages ont été rendus à des acteurs et réalisateurs de renom, tels que l’actrice égyptienne Sherine, le réalisateur et acteur libanais Georges Ghabbaz, l’actrice émiratie Fatma Houssani, le metteur en scène libyen Hassan Garfel, la réalisatrice marocaine Sanaa Akroud, l’acteur syrien Milad Youssef et l’actrice syrienne Rawaa Saadi. Le festival a également rendu hommage à des figures emblématiques de l’audiovisuel arabe, dont Abdel Aziz Kacem, ancien président-directeur général de l’Etablissement de la Radiodiffusion-Télévision Tunisienne, et Moncef Baldi, acteur tunisien.
Hommage à l’actrice égyptienne Sherine
En plus de ces personnalités, d’autres professionnels de renom de l’industrie de la radio et de la télévision ont été mis à l’honneur, notamment Iness Jawhar, ancienne directrice de la Radio égyptienne, Hani Farraj, ancien directeur du comité administratif et juridique de l’ASBU, Ines Yacoub, metteuse en scène de Bahreïn, et Taki Eddine Soubira des Comores.
Après les discours et les hommages rendus aux personnalités arabes de la radio et de la télévision, la soirée a pris une tournure musicale avec la mise en avant du compositeur et pianiste Mohamed Ali Kammoun par l’ASBU. L’artiste a exprimé sa gratitude envers les organisateurs qui lui ont confié la conception des éléments du spectacle d’ouverture, réalisé à la suite d’ateliers dans différents pays.
Son spectacle intitulé « Parfums Arabes » est une fusion entre les sonorités tunisiennes et arabes, offrant un voyage musical à travers 22 parfums représentant les pays arabes et leur riche diversité de genres musicaux. Sous la direction du maestro Mohamed Bouslama, ce spectacle de 90 minutes se composait de cinq tableaux artistiques baptisés « Parfums Maghrébins-Andalous », « Parfums des Oasis », « Parfums de Femmes », « Parfums des Côtes » et « Parfums Subsahariens ».
Sur scène, des artistes tels que la Libanaise Jaheda Wehbe, le Tunisien Sofien Zaidi, l’Algérien Abbas Righi et bien d’autres ont participé en apportant leur talent à ce voyage musical. Des troupes de danseurs et danseuses palestiniens, libyens et tunisiens (Ile de Kerkennah) ont également offert des performances chorégraphiques, créant une ambiance envoûtante et rendant hommage à l’immense patrimoine culturel de la région.
Malheureusement, la première partie du spectacle, consacrée à la musique andalouse et maghrébine, a été jugée trop longue et a pu ennuyer certains invités, qui ont choisi de quitter la salle. Cependant, la deuxième partie du spectacle a su captiver l’audience avec une variété de performances alliant danse et musique. Il était magnifique de voir les nationalités des artistes, les genres musicaux et les styles de danse se mêler harmonieusement. Par exemple, des danseurs palestiniens évoluant sur de la musique tunisienne ou une jeune chanteuse orientale interprétant des chansons tunisiennes traditionnelles.
Le Festival Arabe de la Radio et de la Télévision ne se limite pas à la cérémonie d’ouverture, il propose un programme riche et varié pour les jours à venir. Au Hall central de la Cité de la culture, 80 exposants venus du monde entier ont accueilli les visiteurs depuis ce matin, présentant une multitude de produits et de matériel de pointe liés aux nouvelles technologies dans la production audiovisuelle.
En parcourant les différents stands, on remarque la présence du Ministère du Tourisme Tunisien qui expose deux tenues prétendant représenter le patrimoine et l’artisanat tunisiens. Cependant, on ne peut s’empêcher de remarquer que ces tenues ne reflètent en rien la tradition locale. L’une des tenues est une sorte de kimono en tissu bon marché, probablement synthétique, orné d’une broderie réalisée à la machine. Il est légitime de se demander pourquoi ces tenues ne mettent pas en valeur des vêtements traditionnels provenant d’une région spécifique du pays. Pourquoi ne pas avoir exposé de magnifiques tenues tunisiennes anciennes, qui sont d’ailleurs présentes dans les rares musées du pays ? Il y a quelques semaines, le musée Dar Cheraït a organisé une superbe exposition de tenues traditionnelles à Tunis, il aurait été possible de solliciter un prêt pour quelques jours.
Le stand du Ministère du Tourisme Tunisien
Il est important de souligner que plusieurs chaînes de télévision arabes et arabophones, telles que France 24, sont présentes. Pourquoi ne pas leur montrer ce que le pays a de plus beau ? Cette remarque s’applique également à la tenue masculine. Pourquoi ne pas opter pour une ancienne tenue tunisienne élégante et de qualité ? Pourquoi privilégier ces articles bon marché qui ne correspondent même pas à notre tradition ? On dispose de tenues si magnifiques, mais on préfère présenter aux étrangers des articles bon marché que l’on trouve dans les souks et qui ne sont même pas authentiques !
Organisé par l’Union de radiodiffusion des États arabes (ASBU), en partenariat avec les Établissements de la Radio et de la Télévision tunisiennes et l’Organisation arabe des satellites de communication (Arabsat), ce festival réunit les membres de l’ASBU, qu’il s’agisse des chaînes de télévision et des stations de radio arabes publiques ou privées, des sociétés de production ou des agences de presse arabes. Les sociétés de production, les chaînes et les stations de radio non arabes diffusant en langue arabe sont également invitées à participer.
Depuis sa création en 1969, l’ASBU travaille à renforcer la coopération entre les organismes de radiodiffusion arabes afin de développer le contenu de leurs productions audiovisuelles. Cette année, le Festival Arabe de la Radio et de la Télévision accueille 15 chaînes de télévision et 15 stations de radio membres dans sa sélection officielle destinée aux professionnels des médias audiovisuels.
Le programme comprend deux compétitions et deux sections parallèles dédiées aux œuvres télévisées et radiophoniques. La compétition officielle compte 90 œuvres télévisées et 129 œuvres radiophoniques, tandis que la section parallèle présente 50 œuvres télévisées et 108 œuvres radiophoniques. Un jury composé de professionnels du secteur sera chargé de décerner les prix aux lauréats lors de la cérémonie de clôture.
Et c’est au magnifique amphithéâtre romain de Carthage, situé au cœur du site archéologique de la banlieue nord de Tunis, que se déroulera cette cérémonie de clôture le jeudi 15 juin. Une soirée spéciale qui sera marquée par la remise des prix aux gagnants des différentes compétitions. Pour clôturer le festival en beauté, le célèbre chanteur égyptien Tamer Hosny animera un spectacle inoubliable, offrant ainsi un moment de divertissement et de célébration aux participants et aux spectateurs.
Neïla Driss