Le Festival de Cannes a rendu un hommage bien mérité à Michael Douglas, une icône du cinéma américain, lors de la cérémonie d’ouverture de sa 76ème édition en lui décernant la prestigieuse Palme d’or d’honneur. Cette récompense témoigne de la remarquable contribution de Douglas à l’industrie cinématographique et de sa carrière exceptionnelle qui a marqué plusieurs générations de spectateurs.
Deux jours avant la cérémonie, les festivaliers et les passionnés de cinéma ont eu l’opportunité de découvrir Michael Douglas, le Fils Prodige d’Amine Mestari, un documentaire captivant entièrement dédié à Michael Douglas. Ce film était disponible sur le site officiel du festival pendant 48 heures (et sera diffusé par ARTE prochainement pour ceux qui l’ont manqué). Ce documentaire retrace la vie de Douglas, depuis ses débuts dans l’ombre de son célèbre père, l’acteur Kirk Douglas, jusqu’à son ascension vers la gloire et le succès.
La présence de Michael Douglas à Cannes ne s’est pas limitée à la projection de ce documentaire. En effet, le lendemain de la cérémonie, il a rencontré les festivaliers et les journalistes, partageant avec eux des anecdotes sur sa carrière, ses expériences et son amour pour le cinéma français. L’acteur a exprimé sa profonde affection pour la France et sa passion pour le septième art, qui transcende les frontières et les origines des films. Il a également exprimé sa gratitude envers les organisateurs du festival, Iris Knobloch et Thierry Frémaux, pour l’honneur qui lui a été accordé cette année.
Lors de cette rencontre, Michael Douglas a également partagé des anecdotes sur sa relation particulière avec le Festival de Cannes. Il a rappelé que c’est à Cannes que son père, l’acteur légendaire Kirk Douglas, avait rencontré Anne, qui deviendrait plus tard sa belle-mère et avec qui il était très proche. Anne travaillait au festival de Cannes, ce qui a créé un lien spécial entre Michael Douglas et cet événement.
Michael Douglas a rappelé qu’au cours de sa carrière, il a eu l’occasion de venir à plusieurs reprises à Cannes. Il a notamment évoqué une controverse passée concernant l’un de ses films, Liberace (2013), qui n’a pas été éligible à la Palme d’Or en raison de son lancement sur une plateforme numérique avant sa sortie en salles en France. Malgré cela, Michael Douglas a souligné l’importance du festival de Cannes en tant qu’événement cinématographique majeur qui attire de nombreux réalisateurs, y compris de jeunes talents.
La conversation avec les journalistes a également abordé la relation complexe entre Michael Douglas et son père, qui était très investi dans sa propre carrière et ne voyait ses enfants que pendant les vacances. Douglas a partagé son admiration pour la carrière de son père et le défi qu’il représentait pour lui de succéder à une telle figure. Il a évoqué les difficultés qu’il a pu rencontrer pour se faire un prénom, ainsi que son évolution artistique et personnelle après la production du film emblématique Vol au-dessus d’un nid de coucou (1975) qui a marqué un tournant dans sa carrière et dans sa relation avec son père.
Lors de cet échange avec les journalistes, Michael Douglas a également évoqué certains de ses rôles emblématiques, notamment son interprétation dans Wall Street (1987) qui lui a valu une nomination et une victoire aux Oscars, et lui a permis de sortir définitivement de l’ombre de son père et de gagner en confiance en tant qu’acteur.
Il a également parlé de son engagement politique et social, notamment en tant qu’ambassadeur de bonne volonté des Nations Unies, soutenant des causes telles que la non-prolifération des armes nucléaires et la défense des droits de l’homme.
L’acteur a également abordé un sujet plus léger en parlant des scènes de sexe au cinéma. Avec un ton humoristique, il a souligné que, à son époque, il n’y avait pas de « coordinateurs d’intimité » pour assurer la sécurité et le respect des acteurs lors de ces scènes. Michael Douglas, qui a joué dans des films tels que Basic Instinct (1992), a expliqué que le secret d’une scène de sexe réussie résidait dans les répétitions et la chorégraphie : « C’est comme quand vous répétez une scène de combat, vous devez mettre au point la chorégraphie. Vous commencez très lentement et puis vous vous mettez sur un rythme plus rapide» a-t-il décrit. Il a ajouté qu’il était primordial que l’actrice ne pense pas qu’il profite de la situation, et que tout soit soigneusement préparé pour donner une impression de spontanéité à l’écran : «Lorsque vous jouez une scène d’amour, c’est important que l’actrice ne croit pas que vous profitez de la situation. Vous leur dites en amont: je vais mettre ma main ici, vous mettez votre main là et puis on s’embrasse. Si vous réussissez, ça va paraître spontané, alors que tout est très bien chorégraphié».
En évoquant le film Basic Instinct, Michael Douglas a rappelé avec humour sa sortie en 1992 et les réactions suscitées par les scènes de sexe explicites. Il a plaisanté sur le fait que ces scènes étaient considérées comme uniques, même pour la France, et a mentionné que le dîner après la projection était particulièrement calme alors que tout le monde était encore en train de digérer le film. Il a partagé également une anecdote sur le film Liaison Fatale (1987), qui avait rencontré un immense succès en France. On lui avait expliqué que tous les Français avaient des maîtresses et que leurs femmes les avaient forcés à voir le film afin qu’ils comprennent les dangers des relations extraconjugales !
Enfin, Michael Douglas a abordé les défis de la célébrité à l’ère des réseaux sociaux, soulignant les limites de la vie privée et l’invasion constante de l’espace personnel par les smartphones et les caméras. Il a exprimé sa nostalgie pour l’époque où il y avait plus de liberté et d’intimité, regrettant que les célébrités d’aujourd’hui soient constamment surveillées et exposées.
Neïla Driss