Enfin, grâce à l’impulsion donnée par le président de la République, la mosquée de la Kasbah va être restaurée. Datant de 1235, cette mosquée est l’une des plus liées à l’histoire de Tunis.
Monument historique et lieu de culte, la mosquée de la Kasbah est victime de son emplacement et sa fermeture depuis une dizaine d’années a accéléré sa dégradation en tant qu’édifice architectural. Quelles sont les meilleures solutions pour sauver cette mosquée des injures du temps puisque désormais, sa restauration est imminente.
En 2020, le ministre des Affaires religieuses avait annoncé le démarrage imminent des travaux de restauration à la mosquée de la Kasbah, affirmant qu’une enveloppe de 700.000 dinars était disponible à cet effet.
Depuis, rien n’a été fait et cet édifice religieux d’une grande valeur historique est resté en l’état dans l’attente de travaux qui deviennent urgents. On peut voir que la végétation a poussé un peu partout y compris sur le lanternon du minaret. On constate à vue d’œil que la vétusté s’installe dans un édifice qui semble bien abandonné à son sort.
Pourtant, la mosquée de la Kasbah est l’un des édifices religieux les plus emblématiques de Tunis. Cette mosquée avait été inaugurée autour de 1235 alors que Tunis devenait la capitale de l’Ifriqiya.
Située entre le Premier ministère et le ministère de la Défense, cette mosquée est avec le temps et les évolutions politiques, devenue un casse-tête en termes de sécurité des édifices voisins.
Après les sit-in de la Kasbah en 2011, il avait alors été décidé – à juste titre – de fermer cette mosquée provisoirement, surtout après les événements du troisième sit-in, lorsque des gaz lacrymogènes avaient pollué le site à cause des manifestants qui avaient tenté de se réfugier dans le périmètre de la mosquée.
Toutefois, ce provisoire commence à durer et les dégradations suite aux intempéries et au manque relatif d’entretien commencent à être visibles.
En ce sens, on pourrait commencer une restauration en profondeur de la mosquée de la Kasbah en arrachant les mauvaises herbes qui poussent un peu partout. Ensuite, il serait possible de rénover complètement ce site et s’il le faut le désacraliser pour le mettre au service du tourisme.
Cette mosquée pourrait en effet devenir un lieu de visites pour tous les groupes de touristes qui viennent dans la médina de Tunis. Ils pourraient pénétrer dans son enceinte et y découvrir les beautés d’un ensemble architectural remarquable.
L’expérience a été tentée avec succès à la mosquée Fadhloun de Djerba-Midoun, même si elle s’est terminée en queue de poisson à cause d’un groupe de salafistes qui avait envahi la mosquée en 2011.
Beaucoup de touristes visitant la Tunisie continuent à être frustrés d’une visite dans nos mosquées et, au lieu de rester à l’abandon, la mosquée de la Kasbah pourrait servir ce propos. Bien sûr, cette idée que nous proposons à votre appréciation pourrait ne pas plaire à certains et retenir l’attention d’autres.
Nous la suggérons car de la sorte, le casse-tête sécuritaire actuel pourrait devenir un atout pour le tourisme tunisien et, si la chose est bien gérée, une source de revenus appréciable pour les services du patrimoine.
Dès lors, pourquoi ne pas trouver une solution pragmatique pour la mosquée de la Kasbah et la sauver de la dégradation en la transformant en pôle touristique et culturel ? Cette idée pourrait faire son chemin mais il n’en reste pas moins que l’urgence demeure à l’heure actuelle de lancer au moins un lifting pour restaurer cette mosquée.