Présentée comme une avancée majeure pour simplifier les démarches des résidents en médecine, la plateforme numérique dédiée au choix des stages se retrouve aujourd’hui au cœur d’une vive contestation. Censée mettre fin aux déplacements obligatoires vers Tunis et instaurer plus d’équité dans l’affectation des stages, la solution digitale mise en place par le ministère de la Santé peine à tenir ses promesses.
Dans un communiqué publié mardi, le ministère de la Santé a annoncé la reprogrammation de l’opération de choix des stages au profit de l’ensemble des résidents inscrits en troisième cycle des études médicales. Cette opération se déroulera à partir du samedi 20 décembre 2025 via la plateforme numérique. Selon le ministère, cette décision vise à garantir le principe d’égalité des chances entre tous les candidats.
En pratique, la situation est tout autre. Dès les premières tentatives d’accès, de nombreux résidents ont signalé des dysfonctionnements techniques récurrents : impossibilité de se connecter, lenteur excessive du système, erreurs lors de la validation des choix ou encore interruptions brutales de la plateforme. Ces problèmes ont plongé des centaines d’étudiants dans un profond désarroi, d’autant que le choix du stage conditionne directement leur parcours professionnel.
Equité dans les choix
Jusqu’à récemment, les résidents étaient contraints de se déplacer physiquement à Tunis pour effectuer ce choix, une procédure lourde, coûteuse et source d’inégalités régionales. La digitalisation de cette étape devait corriger ces déséquilibres. Or, la défaillance de la plateforme a eu l’effet inverse, accentuant le stress et le sentiment d’injustice chez des étudiants déjà soumis à une forte pression académique.
Sur les réseaux sociaux et dans les échanges entre résidents, la colère est palpable. Beaucoup dénoncent une transition numérique mal préparée, lancée sans tests techniques suffisants ni dispositif d’accompagnement efficace. Certains redoutent même que des pannes prolongées n’avantagent indirectement certains candidats au détriment d’autres, remettant en cause l’objectif affiché de transparence et d’équité.
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