La section de Kairouan de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) a appelé à la libération immédiate de 21 personnes arrêtées lors de manifestations nocturnes survenues dans la ville dans la soirée de vendredi 12 décembre.
Ces arrestations font suite à des mouvements de protestation déclenchés après la mort d’un jeune, un décès que sa famille attribue à des violences lors d’une intervention sécuritaire.
Arrestations après des manifestations nocturnes
Dans un communiqué publié et signé par son président Faouzi Mkaddem, la section de Kairouan de la LTDH indique avoir suivi « avec une profonde inquiétude » l’opération d’interpellation menée dans la nuit du vendredi 12 au samedi 13 décembre. Selon l’organisation, 21 personnes ont été arrêtées dans le contexte de manifestations spontanées ayant éclaté après l’annonce du décès de Naïm Ben Nourredine El Briki, âgé de 30 ans.
La LTDH estime que ces arrestations sont directement liées à l’expression de la colère populaire et appelle à la libération immédiate de l’ensemble des personnes concernées.
Des accusations de violences lors d’une intervention sécuritaire
La section locale de la LTDH affirme avoir pris contact avec la famille du défunt, laquelle soutient que le décès serait la conséquence de graves blessures subies lors d’une intervention policière.
Selon le communiqué, les faits remonteraient à la nuit du 22 novembre, lorsque le jeune homme aurait été poursuivi par des agents de sécurité après avoir refusé d’obtempérer alors qu’il circulait à motocyclette. La famille attribue la mort de Naïm Ben Nourredine El Briki aux violences qu’il aurait subies lors de cette poursuite, estimant que la prise en charge médicale aurait été tardive.
Appel à une enquête neutre
Tout en réclamant la libération des personnes interpellées, la LTDH affirme condamner fermement toute forme de violence, « quelle qu’en soit l’origine ». L’organisation appelle à l’ouverture d’une enquête sécuritaire indépendante, confiée à des instances neutres, afin d’établir les responsabilités et de garantir l’application de la loi dans le respect du principe d’égalité entre les citoyens.
La Ligue souligne la nécessité de faire toute la lumière sur les circonstances exactes du décès afin d’éviter l’impunité et de restaurer la confiance entre les citoyens et les institutions.
La mort du jeune homme, annoncée dans la soirée du vendredi 12 décembre, a provoqué une vive tension dans le quartier populaire de Houmet Ali Bey à Kairouan. Des jeunes ont exprimé leur colère par des blocages de routes et des incendies de pneus, exigeant une enquête transparente.
Selon la famille, le défunt aurait été grièvement blessé lors d’une poursuite policière alors qu’il circulait sans documents, avant d’être victime de violences, puis conduit tardivement à l’hôpital. Son état se serait ensuite aggravé après son retour à domicile, les médecins ayant diagnostiqué une hémorragie intracrânienne à l’origine du décès.
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