A Lille, la Tunisie a tenu tête au Brésil dans un duel d’une rare intensité, ponctué par un penalty manqué en fin de match par Lucas Paquetá et un final électrique où chaque équipe aurait pu faire basculer le score.
Les Aigles de Carthage livrent l’une de leurs prestations les plus solides de l’année, tandis que la presse brésilienne s’interroge sur une Seleção poussive et fragile.
Mastouri surprend une Seleção maladroite
La Tunisie entre dans la rencontre avec détermination, compacte, disciplinée, et capable d’exploiter la moindre ouverture. Sur une transition rapide parfaitement exécutée, Hazem Mastouri surgit et ouvre le score d’une frappe précise (24’).
La Seleção a bien tenté de reprendre la maîtrise du ballon, mais s’est heurté à un bloc tunisien bien en place. Les circuits intérieurs étaient bloqués, le rythme haché, et les brèches rares. De plus en plus nerveux, le Brésil a multiplié les tentatives lointaines sans réellement mettre en danger le portier tunisien.
Mais sur une rare accélération claire, les Brésiliens obtiennent un penalty. Estevão, annoncé comme un futur cadre de la sélection, transforme la tentative avec sang-froid (44’). Le match bascule alors dans une bataille mentale et physique.
Discipline collective et montée en intensité brésilienne
A la reprise, le Brésil cherche à hausser le ton. Les entrées offensives ajoutaient de la vitesse mais la Tunisie ne rompait pas. Au milieu, l’activité constante des Tunisiens fermait les angles de passe, tandis que la défense gagnait les duels clés.
L’équipe d’Ancelotti s’exposait aussi aux contres tunisiens, dont la vivacité mettait régulièrement la Seleção en difficulté. Le rapport de force s’équilibrait : les Brésiliens dominaient la possession, mais les Tunisiens contrôlaient les zones dangereuses.
Poteau d’Estevão et penalty raté de Paquetá
La rencontre est entrée alors dans une dimension dramatique. D’abord, Lucas Paquetá obtenait un penalty en fin de match (78’). L’occasion était immense. Mais le Brésilien, sous pression, le manquait.
Le match bascule ensuite dans un scénario totalement fou. A la 90’+5 Ismaïl Gharbi frôle le poteau d’une frappe enroulée, quelques secondes plus tard, Estevão, encore lui, touchait le montant tunisien sur l’action suivante. Et pourtant, malgré ces actions coup sur coup, le score restait bloqué à 1-1.
Au Brésil, incompréhension et critiques
Au Brésil, les médias n’ont pas tardé pas à souligner cet échec avec sévérité. La presse brésilienne n’a pas mâché ses mots. De la gestion du match au manque de créativité, les médias ont dénoncé une prestation décevante :
« Le Brésil gâche un penalty et ne fait pas mieux qu’un match nul contre la Tunisie ».
« La sélection brésilienne a mal joué et a fait match nul avec la Tunisie… »
Même Carlo Ancelotti, pourtant mesuré, l’a reconnu :
« Nous avons eu un match bien plus difficile face à la Tunisie… nous aurions pu gagner. »
Pour la Tunisie, ce nul n’a rien d’un hasard. Il repose sur trois éléments clés. D’abord une organisation défensive impeccable en verrouillant les zones centrales, en gagnant les duels importants et en gérant parfaitement les transitions. A cela s’ajoutent une efficacité offensive malgré peu d’occasions et une maîtrise émotionnelle rare
Ce match signe un état d’esprit, une cohésion collective et une progression nette à l’approche de la Coupe Arabe des Nations et de la CAN.
Lire aussi