C’est hier soir, le 13 Novembre 2022 que c’est ouverte la 44ème édition du Festival International du Film du Caire (CIFF), qui se poursuivra jusqu’au 22 novembre 2022.
Comme chaque année, les cinéastes tunisiens y participeront d’une manière remarquée.
Quatre membres de jury tunisiens :
– Moufida Fedhila, productrice, membre du jury Horizons du cinéma arabe.
Moufida Fedhila est réalisatrice, productrice et plasticienne. Son travail a été présenté au sein de nombreuses expositions à travers le monde. Son film Aya, qui en 2017 a remporté le Tanit d’Or du Meilleur Court Métrage de Fiction aux Journées Cinématographiques de Carthage, a été sélectionné en Compétition Internationale dans plusieurs festivals tels que le Festival International du Court Métrage de Clermont-Ferrand et le New Filmmakers Los Angeles en partenariat avec l’Académie Américaine des Oscars. Moufida Fedhila a fondé avec le cinéaste Mehdi Hmili « Yol Film House » et produit plusieurs films de fictions et documentaires primés dans plusieurs festivals. Lors du 34ème Festival International de Cinéma Vues d’Afrique à Montréal, un hommage lui a été décerné pour l’ensemble de son œuvre. Moufida Fedhila est membre de l’Académie Francophone du Cinéma.
Moufida Fedhila est la productrice du film Streams, réalisé par Mehdi Hemili, en compétition au CIFF en 2021 et qui y avait remporté le Prix de meilleure actrice pour Afef Ben Mahmoud.
– Rim Turki, actrice, membre du jury courts métrages.
Rim Turki est une actrice et scénariste franco-tunisienne installée à Paris.
Arrivée à Paris quand son père diplomate s’y installe, elle passe par le cours Florent. Elle débute dans Écrans de sable de Randa Chahal Sabbagh puis joue dans Le Sultan de la médina de Moncef Dhouib, avant d’obtenir le prix du jeune espoir au Festival des trois continents en 1993.
Après un prix d’interprétation au Festival International du Film du Caire pour Keswa, le fil perdu de Kalthoum Bornaz, elle rédige une thèse de sociologie sur la sexualité des émigrées maghrébines en France. Son rôle le plus connu est celui de Nahila dans La porte du soleil, réalisé par Youssry Nasralleh. Rim a également joué dans le film Memory box, en compétition « Horizns du cinéma arabe » lors de la 43ème édition du CIFF.
– Raja Amiri, membre du jury Cairo Film Connection.
Raja Amari est née à Tunis. Après avoir obtenu sa maîtrise en littérature française à l’Université de Tunis, elle est diplômée de La Fémis, l’école française d’études cinématographiques.
Son premier long métrage, Satin Rouge (2002), a été présenté en première au Festival international du film de Berlin. Il a remporté de nombreux prix et a été plébiscité par le public et la presse. Son deuxième film, Les Secrets (2009), fait partie de la sélection officielle de la 66e Mostra de Venise. Ce long métrage a été présenté dans divers autres festivals de cinéma et au MoMA. En 2014, Amari réalise Printemps tunisien, un téléfilm pour ARTE Télévision, et son long métrage Corps étranger est présenté en première mondiale au Festival international du film de Toronto en 2016. En 2020, elle réalise Ghofrane et les promesses du printemps/She Had A Dream, qui a été présenté en première au Festival international du film documentaire d’Amsterdam (IDFA) et a été projeté dans de nombreux autres festivals.
En 2019, Raja Amari est devenue membre de l’Académie des arts et des sciences du cinéma (Oscars), et en 2020, elle a été nommée présidente du jury de La Fondation Gan pour le Cinéma en France.
– Henda Haouala, membre du Jury FIPRESCI.
Maître de Conférences en Techniques Audiovisuelles et Cinéma à l’Institut Supérieur des Arts Multimédia de l’Université de la Manouba en Tunisie, Henda est docteur en sciences et techniques des arts. Elle est l’auteur du livre « Esthétique du documentaire, cinéma tunisien post-révolution » publié en 2017. Elle a participé à des ouvrages collectifs publiés en France et en Espagne. Elle a été directrice artistique de deux festivals (TOIFF 2019, Manarat 2022) et membre du comité artistique du Festival du Film de Carthage (2015/2016/2020). Elle a été membre du jury de plusieurs festivals de cinéma en Tunisie et à l’étranger. Depuis 2012, elle est consultante en scénario de film.
Deux longs métrages en compétition :
– L’île du pardon, réalisé par Ridha Behi, en compétition internationale et fera sa première mondiale en projection gala le 17 novembre.
Synopsis
Pour pouvoir réaliser le souhait de sa défunte mère, Andrea doit affronter ses démons afin de trouver la paix dans son âme enragée, afin qu’il puisse se pardonner et pardonner à ceux qui l’ont blessé.
Je reviendrais là-bas, réalisé par Yassine Redissi, qui fera également sa première mondiale le 17 novembre.
Synopsis
Un groupe de jeunes remonte les traces d’un vieux chanteur tunisien exilé en tentant de reconstituer sa discographie oubliée qu’il avait entièrement dédiée à son amour pour la Tunisie.
Un court métrage en compétition :
– Trinou, réalisé par Nejib Kthiri.
Synopsis
Omar, un adolescent désespéré tente d’échapper à sa réalité déprimée en collectionnant des coupures de magazines.
Deux projets en post production au Cairo Film Connection :
– Red path / Chemin rouge de Lotfi Achour
Synopsis
Deux jeunes bergers, Nizar (16 ans) et son cousin Achraf (14 ans) font paître leurs chèvres dans une prairie, en hauteur dans une région montagneuse du centre-ouest de la Tunisie. Cette zone est devenue une zone militarisée, interdite aux civils depuis qu’elle a commencé à servir de repaire aux groupes djihadistes. Ignorant leur erreur de jugement, les deux bergers sont violemment agressés et Achraf perd connaissance. Quand Achraf se réveille, il voit le corps de Nizar allongé inanimé à côté de lui, alors que l’un des terroristes lance une masse ronde vers lui, lui disant de le ramener à leur famille. Achraf découvre avec horreur qu’il s’agit de la tête coupée de son cousin. Après quelques hésitations, pleines de douleur et de peur, Achraf place finalement la tête coupée dans son sac et porte son terrible fardeau en bas de la montagne. Il trouve le courage d’accomplir son devoir odieux avec le soutien de Rahma, son cousin de 13 ans. La famille de la victime tentera coûte que coûte de récupérer le corps de l’adolescent, refusant de l’enterrer sans son corps.
– Les saisons de Jannet de Mehdi Hemili
Synopsis
Dans un village côtier tunisien vit Jannet, une jeune mère et ouvrière dans une usine textile. Jannet peine à terminer la construction de sa modeste maison pour se libérer de l’emprise de la famille de son mari. À l’usine textile, Jannet réussit à former un syndicat pour protéger les droits des travailleuses. Mais le patron de l’usine les informe que l’entreprise est en faillite et ferme immédiatement. Jannet est dévastée par la nouvelle. Elle ne désespère pas et décide de prendre le contrôle de l’usine et de la gérer avec ses camarades. Cette longue et féroce bataille changera à jamais la vie personnelle de Jannet.
Neïla Driss