TRIBUNEÂ | El Kasbah
On a appris que la HAICA a ‘infligĂ©’ des sanctions Ă Nessma TV, Hannibal et Al- Wataniya 1 suite Ă la constatation d’infractions, commises par ces chaines, Ă la loi (dĂ©cret-loi 116).
Ces amendes envers les chaîne Wataniya 1, Nessma et Hannibal sont supposées sanctionner ces TV pour le contenu d’émissions diffusées à l’occasion du second tour de la présidentielle.
[quote_box_center]
« Cette dĂ©cision a Ă©tĂ© prise conformĂ©ment Ă la loi, organique N°16 de l’annĂ©e 2014 relative aux Ă©lections et rĂ©fĂ©rendums et le dĂ©cret loi n°116 de l’annĂ©e 2011 relatif Ă la libertĂ© de la communication audiovisuelle et Ă la crĂ©ation de la HAICA, » nous dit le communiquĂ© de la HAICA d’il y a quelques jours.
[/quote_box_center]
Une amende d’une valeur de 10 mille dinars a donc été infligée à Wataniya 1 pour avoir transgressé les dispositions de l’article 69 de la loi électorale interdisant toute forme de propagande pendant la période de silence électoral.
La HAICA a, en outre, infligé une amende d’une valeur de 10 mille dinars à Hannibal TV pour avoir violé le silence électoral.
Une autre amende d’une valeur de 20 mille dinars a été infligée à Nessma pour avoir diffusé en pleine période électorale un reportage retraçant les principales étapes de la campagne électorale de Béji Caid Essebsi et qui, selon la HAICA, fait effet de propagande électorale (sic).
Le Conseil de la HAICA a précisé que Nessma TV a déjà « enfreint l’article 45 du décret loi n°116 de l’année 2011, c’est pourquoi il a été décidé de lui infliger une amende de 20 mille dinars ».
Cette annonce ne peut que prĂŞter Ă sourire quand on sait que les moyens financiers qui ont Ă©tĂ© mis en oeuvre pour cette campagne par certains candidats (notamment et surtout le candidat vainqueur) se chiffrent en dizaines… de millions de dinars.
Toute la lĂ©gislation sur le contrĂ´le et la rĂ©gulation des mĂ©dias s’est rĂ©vĂ©lĂ©e totalement inefficace et impuissante par rapport au dĂ©ferlement de dĂ©passements de toute part et notamment des chaines de radio et de tĂ©lĂ©vision privĂ©es durant la campagne Ă©lectorale.
Comment pouvait il ĂŞtre autrement quand la plupart des chaines de tĂ©lĂ©vision et de radio n’ont aucune indĂ©pendance de rĂ©daction et qu’elles appartiennent pour l’Ă©crasante majoritĂ© (et lĂ , il faut raisonner en terme de taux d’audience et de pĂ©nĂ©tration) soit Ă des sympathisants dĂ©clarĂ©es d’un seul et mĂŞme candidat, soit Ă des candidats qui ont affichĂ© in fine leur soutient au mĂŞme candidat (Hiwar Ettounissy, Hannibal), soit Ă des membres actifs et directs de la campagne du, toujours mĂŞme, candidat (Nessma).
Gageons que ces médias sauront se faire récompenser pour leur attitude et leur soutien durant cette période électorale critique et décisive. Gageons que quelques milliers de dinars ne représentent rien devant le retour sur investissement que cela va représenter.
Un dispositif lĂ©gal donc tout Ă fait inadĂ©quat et inefficace pour garantir le bon fonctionnement d’une dĂ©mocratie reprĂ©sentative. Un dispositif qui a montrĂ© la faillite de cette politique audiovisuelle qui laisse le privĂ© courir après une manne publicitaire nettement insuffisante pour un aussi petit marchĂ© (publicitaire).
Ce dispositif sera-t-il revu et remis Ă plat par le nouveau pouvoir, pour garantir la pluralitĂ© et l’Ă©quitĂ© des opinions ?
Permettez-nous d’en douter, sĂ©rieusement.