Une promenade dans les rues de Tunis permet de constater que de très nombreux immeubles sont mal entretenus ou ne le sont pas du tout.
Dans certains cas, ces édifices qui sont un témoignage encore vivant du vécu dans le Tunis du vingtième siècle menacent ruine.
Il ne s’agit pas de cas isolĂ©s mais de vĂ©ritables pĂ©pites architecturales qui gagneraient Ă ĂŞtre mieux protĂ©gĂ©es voire sauvĂ©es d’un pĂ©ril imminent.
Cette dĂ©rive qui concerne surtout le centre-ville de la capitale s’accentue de jour en jour. Parfois, ce sont des Ă®lots entiers qui disparaissent sous le pic des dĂ©molisseurs.
Ces villas et immeubles du vingtième siècle qui sont ainsi dĂ©truits sont en gĂ©nĂ©ral remplacĂ©s par des bâtisses neutres, Ă©difiĂ©es en hauteur et construites selon des normes de rentabilitĂ© maximale.Tunis y perd Ă la fois son caractère et son patrimoine urbain. Paradoxalement, c’est ce patrimoine qui fait la richesse interculturelle de Tunis qui est visĂ© et sa disparition progressive efface un siècle entier de la topographie urbaine.
Comment remédier à cette situation? Quel pourrait-être le rôle des architectes, celui de la ville de Tunis et celui des associations de sauvegarde ?
Bien sĂ»r, certains bâtiments sont classĂ©s mais qu’en est-il de leur protection ? D’autres mĂ©riteraient indiscutablement d’ĂŞtre sauvĂ©s et attendent une intervention.
Si la tendance actuelle n’est pas inversĂ©e, il est clair que Tunis perdra dans les prochaines dĂ©cennies l’une de ses spĂ©cificitĂ©s architecturales les plus remarquables.
En effet à Tunis, de nombreux styles architecturaux du vingtième siècle cohabitent dans nos rues et si nous ne faisons rien, ils disparaîtront progressivement.
Dommage de voir partir en poussière un tel patrimoine, vĂ©ritable atout de notre capitale. D’oĂą viendra l’Ă©tincelle augurant d’une reprise en main d’une situation passablement compromise ?
