Parmi les quotidiens de Tunis, Le Petit Matin occupe une place Ă part. D’abord, ce journal a eu une longĂ©vitĂ© relativement importante. Ensuite, historiquement, il s’Ă©tait positionnĂ© comme un journal dont les deux Ă©ditions en langue française et en arabe, avaient plaidĂ© la cause tunisienne.
FondĂ© en 1923 par Simon Zana, Le Petit Matin avait ses bureaux Ă la rue Saint-Charles devenue aujourd’hui la rue Ali Bach Hamba.
Ce négociant issu de la communauté juive tunisienne avait fondé son journal pour concurrencer le quotidien lors perçu comme au service des intérêts français, La Dépêche Tunisienne » dont le directeur était Edouard Lecore-Carpentier.
Par ailleurs, ce ne sera que plus tard que Henri Smadja créera le journal « La Presse » qui continue à paraître, après son rachat par le gouvernement tunisien et la fondation de La Snipe qui en est la société exploitante.
La DĂ©pĂŞche, le Petit Matin et La Presse sont ainsi les trois quotidiens historiques parus Ă Tunis en langue française. Il est Ă noter qu’avant l’indĂ©pendance de la Tunisie, d’autres quotidiens francophones sont parus, notamment Ă Sousse et Sfax.
En crĂ©ant Le Petit Matin, Simon Zana fit appel Ă Pierre Laffite, un rĂ©dacteur en chef venu spĂ©cialement de france pour diriger le journal. Au dĂ©but, le journal avait ses bureaux Ă la rue de Bretagne, dans le quartier de la Petite Sicile. Il s’installera ensuite au 9, rue Saint-Charles et s’installera dans un hĂ´tel particulier qui vient juste d’ĂŞtre dĂ©moli pour un nouveau projet immobilier.
En novembre 1930, Le Petit Matin s’Ă©quipe d’une rotative Duplex-Tubular de trente tonnes. Cette rotative sera inaugurĂ©e le 5 fĂ©vrier 1931 avec une Ă©dition spĂ©ciale de douze pages. Le Petit Matin allait aussi Ă©diter en langue arabe Al Fajr, un quotidien de deux pages.
Toutefois, l’Ă©dition arabe ne durera pas et disparaĂ®tra au bout de deux mois, en avril 1931.
Quant au Petit Matin, il continua Ă paraĂ®tre jusqu’au milieu des annĂ©es soixante et continue Ă vivre dans la mĂ©moire de bien des lecteurs.
Pour la petite histoire, c’est le journal Tunis Hebdo qui, Ă ses dĂ©buts, avait repris la rotative du Petit Matin qui cessera de paraĂ®tre en juillet 1967.
