Depuis plusieurs semaines, mes regards cherchent des yeux le fameux drapeau du BelvĂ©dère. Aucun pavillon n’est hissĂ©, aucune trace de notre drapeau, rien qu’un doigt d’honneur narguant le bon sens et la patience des Tunisiens.
Il semble que le drapeau installĂ© Ă coups de millions ne fasse pas l’affaire Ă cause d’une texture qui craint ne serait-ce qu’une simple brise.
RĂ©sultat: le drapeau n’est presque jamais de sortie et le mât se morfond dans les solitudes du plateau du BelvĂ©dère dans l’attente d’une hypothĂ©tique solution.
Qu’attend-on pour informer le public et dĂ©noncer cette situation dont les premiers responsables sont ceux qui ont bernĂ© nos hauts responsables en leur promettant de la poudre de perlimpinpin.
Toute cette histoire de drapeau géant ressemble de plus en plus à une farce dont les finances publiques et le peuple tunisien sont bien malgré eux les dindons.
D’abord, pourquoi ĂŞtre allĂ© en Turquie acheter ce drapeau invisible? En termes de symbole, il est dĂ©jĂ très malvenu d’importer un drapeau, comme si nos artisans Ă©taient incapables de confectionner le symbole de notre nation. Sans chauvinisme aucun, il y a ici comme une mĂ©prise.
Ensuite, pourquoi avoir choisi les hauteurs du Belvédère? Un lieu où il y aurait eu moins de vent afin de pouvoir y hisser le drapeau. A la Kasbah, Bab Saadoun ou Borj Ali Rais, on voit ainsi flotter de superbes drapeaux tunisiens de grande taille, ce qui constitue un motif de fierté.
Enfin, jusqu’Ă quand va durer ce silence? Si nous nous sommes fait rouler par des commerçants peu scrupuleux, dĂ©fendons-nous et obtenons rĂ©paration, sinon reconnaissons avoir Ă©tĂ© bernĂ©s.
La vue de ce mât fichĂ© tout lĂ -haut est vĂ©ritablement un crève-cĹ“ur! Notre drapeau mĂ©rite mieux que de ne pas ĂŞtre hissĂ© pour des motifs techniques. Qu’on change ce satanĂ© pavillon rĂ©calcitrant par une bannière sortie de nos propres ateliers! Alors pourrons-nous voir notre drapeau au lieu de ce mât nu qui si l’on n’y prĂŞte pas attention risque de devenir l’un des symboles de la lancinante gabegie qui nous pulvĂ©rise…
Qu’on hisse ce drapeau une fois pour toutes, qu’on le remplace ou alors qu’on Ă´te ce doigt d’honneur de notre vue et oublie cette triste mascarade qui aura coĂ»tĂ© bien cher!