Nos banques : à radin, radin et demi !

Nos banques : à radin, radin et demi !
National
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Epargnées par la crise et ne connaissant pas de couacs particuliers en cette conjoncture difficile, les banques ont le devoir de participer à l’effort national (s’il y en a !) dans le financement des petites et moyennes entreprises et les projets innovants, talon d’Achille s’il en est de l’économie tunisienne. Paradoxe saisissant que nous donne à voir le secteur bancaire. Alors que la plupart des domaines d’activité dans le pays enregistrent un recul, et au moment où des industriels mettent la clé sous la porte, les chiffres relatifs à l’activité bancaire et aux états financiers des banques sont un signe ostentatoire de la situation florissante de ce secteur. Des revenus en hausse de 10,4% Pour synthétiser cet état de fait, il n’y a pas mieux que de jeter un coup d’œil sur les résultats des banques cotées en Bourse en 2021. Celles-ci ont connu un bond de 10,4% au niveau de leurs revenus, à 5,5 milliards de dinars. Même si on ne peut se limiter uniquement aux revenus pour juger de la performance des banques (il y a une multitude d’indicateurs, à l’instar des charges d’exploitation, l’encours des dépôts, l’encours des crédits, la part des créances douteuses, la productivité, etc.), le PNB (Produit Net Bancaire) renseigne de la bonne ou de la mauvaise situation financière d’une banque. Et sur fond de crise de la Covid-19 et de la détérioration du climat des affaires, des revenus de l’ordre de 5,5 milliards de dinars témoignent, à bien des égards, à la fois de la résilience et de la performance de ce secteur et nous nous réjouissons que nos établissements financiers sortent du lot. Reste que cela ne doit pas occulter le rôle principal qui est dévolu aux banques, celui qui consiste à prêter de l’argent à ceux qui en ont le plus besoin, chose qui n’est pas toujours vérifiée dans la réalité. Allez vous renseigner auprès des promoteurs des projets innovants parmi les diplômés du supérieur, vous serez confondus par les conditions d’octroi de crédit que leur imposent les banques. Ça donne le tournis et décourage les plus déterminés parmi les détenteurs de projets, les jeunes essentiellement. Un rigorisme de mauvais aloi Si c’est un euphémisme de dire que nos banques sont passées maitres dans l’art de durcir les conditions d’octroi de crédits aux jeunes, on reste toutefois aux abois quand celles-ci s’étaient rendues coupables, dans un passé récent, de traitements de faveur envers des hommes d’affaires au rang de rentiers. Ces derniers, en plus d’avoir puisé inlassablement dans les dépôts de gens ordinaires, ont occasionné des pertes incommensurables aux banques qui leur ont prêtés à satiété de l’argent sans garantie de quelque nature qu’elle soit. A ce titre, nous nous demandions pourquoi les banques font-elles preuve de rigorisme quand il s’agit de prêter aux jeunes diplômés quand, dans le même temps, elles accordent des passe-droits à des gens auxquels ils n’ont pas droit. Il est temps que les banques arrêtent ce folklore et arrêtent de nous débiter des propos du genre les normes de Bâle II et Bâle III qui ne sauraient être que des subterfuges pour continuer leur fuite en avant et consacrer leur devise : les banques ne prêtent qu’aux riches ! Où est l’Etat dans tout ça ?

Chahir Chakroun Tunis-Hebdo du 26/09/2022




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