
Au terme de neuf heures d’interrogatoire mené par la brigade nationale des enquêtes dans les infractions terroristes de la garde nationale à El-Ouina, le procureur adjoint a ordonné de placer le journaliste et correspondant de Mosaïque FM, Khelifa Guesmi en garde à vue. Une mauvaise image que donne la Tunisie, elle qui accueille actuellement les assises internationales du journalisme.
Le journaliste avait refusé de divulguer ses sources d’information sur la base du décret-loi n° 115 régissant la profession journalistique, dans le cadre d’un article sur le démantèlement d’une cellule terroriste à Kairouan.
Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a plaidé, vendredi 18 mars pour la « libération immédiate » du journaliste Khelifa Guesmi, correspondant de la radio » Mosaïque FM » à Kairouan, arrêté après avoir publié des informations sur le démantèlement d’une cellule terroriste.
Dans un communiqué, le Syndicat a appelé le procureur général adjoint à » réviser sa décision » et à se « référer uniquement au décret-loi n° 115 lorsqu’il est question de statuer sur des infractions de presse et d’édition. »
Le procureur adjoint près le tribunal de Tunis 1 a ordonné la garde à vue du journaliste pour une durée de 5 jours aux fins d’enquête et d’investigation, sur fond de publication d’informations sur le démantèlement d’une cellule terroriste à Kairouan, au sens de l’art. 24 de la loi antiterroriste 2015, souligne encore le communiqué du SNJT.
L’arrestation du journaliste Khelifa Guesmi, estime le syndicat, est » un nouvel épisode dans le musellement de la liberté de presse et l’intimidation des journalistes depuis le 25 juillet », dénonçant une législation de portée générale qui n’a rien à voir avec la profession journalistique du journalisme.