Tunisie : Mandat de dépôt contre Abderrazek Kilani

Tunisie : Mandat de dépôt contre Abderrazek Kilani
National
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Un mandat de dépôt a été émis, dans la soirée du mercredi 2 mars 2022, par le juge d'instruction près le tribunal militaire de première instance de Tunis contre l'ancien bâtonnier des avocats, Abderrazek Kilani. Samir Dilou, avocat de Kilani, a regretté un "coup dur porté à la profession d'avocat en Tunisie", soulignant qu'une vingtaine d'avocats se sont portés à la défense d'Abderrazek Kilani pendant plus de dix heures. Dans une déclaration à l'agence TAP, Dilou a indiqué que son client devrait répondre des griefs tirés des articles 79, 125 et 136 du code pénal. Et d'ajouter qu'une réunion d'urgence s'est tenue au siège de la maison d'avocat pour examiner les étapes à venir. Membre de l’équipe de défense de Noureddine Bhiri, actuellement assigné à résidence, Abderrazak Kilani est poursuivi pour association qui touche à la paix, pour s’être interposé à l’application de la loi, et pour atteinte et menace envers un fonctionnaire public. Sa convocation est en rapport avec l’incident du poste de Menzel Jemil à Bizerte, où un groupe d’individus a fait irruption dans ce poste de sécurité réclamant des informations sur le lieu de la résidence surveillée de Noureddine Bhiri. Selon le Syndicat général de la Garde nationale, les agents du district de la Garde nationale à Menzel Jemil, ont été victimes d’une « attaque » de la part de membres du comité de défense du dirigeant nahdhaoui Noureddine Bhiri et ont été agressés verbalement. Rappelons qu’Abderrazak Kilani est accusé d'appartenance à un attroupement de nature à "troubler l'ordre public" et dont l'objet est de "commettre une infraction ou de s'opposer à l'exécution d'une loi, d'outrage à un fonctionnaire public par voie de paroles et menaces dans l'exercice de ses fonctions, de tentative de provoquer, au moyen de troubles et de manœuvres frauduleuses, une cessation individuelle ou collective de travail et d'incitation des forces de sécurité à la rébellion". Rappelons que le 28 février dernier, l'ancien bâtonnier avait dit rejeter un "procès éminemment politique", assurant qu'il n'a jamais incité les forces de l'ordre à "la rébellion" et que l'échange verbal qu'il a eu avec les agents de sécurité devant l'hôpital Habib Bougatfa à Bizerte où se trouvait son client, Noureddine Bhiri, membre du mouvement Ennahdha était "purement juridique et civique".



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