Dissolution du CSM : Intervention enflammée de Brahim Bouderbala à l'adresse du G7

Dissolution du CSM : Intervention enflammée de Brahim Bouderbala à l'adresse du G7
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"Où étaient-ils lorsque les Tunisiens demandaient à récupérer leur argent détourné ? Où étaient-ils lorsqu’on demandait à extrader les criminels qui ont spolié le pays !" C'est en ces termes que Brahim Bouderbala, bâtonnier de l’Ordre national des avocats de Tunisie, s'est adressé aux ambassadeurs du G7, qui ont daigné, selon lui, critiquer l’annonce faite par le président Kais Saied de vouloir dissoudre le Conseil Supérieur de la Magistrature. Invité à assister au 25ème Congrès de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Brahim Bouderbala a prononcé une allocution enflammée. "Voilà que maintenant l’étranger a son mot à dire dans notre pays !", a-t-il lancé. "Où étaient-ils lorsque les Tunisiens demandaient à récupérer leur argent détourné ? Où étaient-ils lorsqu’on demandait à extrader les criminels qui ont spolié le pays !", a lancé Brahim Bouderbala. Une pique lancée aux ambassadeurs du G7 en rappelant aux occidentaux leur refus de répondre positivement aux actions entreprises par le gouvernement tunisien et en s'interrogeant sur la position du G7 alors que "la Tunisie tente de combattre avec sérieux la corruption !". Le 8 février dernier, les pays du G7 ont réagi à l’annonce faite par le président Kais Saied de vouloir dissoudre le Conseil Supérieur de la Magistrature. Les chefs de mission des ambassades d’Allemagne, du Canada, des Etats-Unis, de France, d’Italie, du Japon, du Royaume-Uni, et de la Délégation de l’Union européenne en Tunisie, ont exprimé leur préoccupation quant à l’appel de Kais Saied à dissoudre le CSM. Ils ont, ainsi, réitéré leur appel à l’instauration "d’une justice transparente, indépendante et efficace, ainsi que le respect du principe de la séparation des pouvoirs, essentiels au bon fonctionnement d’une démocratie au service du peuple, fondée sur le respect de l’état de droit et des droits et libertés fondamentaux". Le lendemain, le ministre des Affaires étrangères, Othman Jerandi avait tenté de calmer la situation lors d’une réunion avec les ambassadeurs du G7 accrédités en Tunisie et la représentante du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme. Il expliquait que la dissolution du CSM entre dans le cadre de la rectification du processus démocratique lancée le 25 juillet dernier conformément aux dispositions de l’article 80 de la Constitution puis du décret présidentiel n° 117 en date du 22 septembre 2021 et s’inscrit plutôt dans le cadre de la réforme du système judiciaire. En réponse aux réactions et autres préoccupations des Etats-Unis, de l’Union européenne, du G7, du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, après sa décision de dissoudre le CSM, Kais Saied avait également tenu à rappeler que "la Tunisie est un pays souverain qui œuvre pour l’instauration d’une société de droit". "Certaines capitales et organisations sont préoccupées par la dissolution du Conseil Supérieur de la Magistrature. Elles ne l’étaient pas quand la justice n’était pas réalisée en Tunisie, ou quand des milliards dont on ne connait toujours pas le sort ont été manipulés", avait-il notamment répliqué.



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