L'avocate et militante des droits de l'Homme, Bochra Belhaj Hmida, a estimé que le timing du verdict de son emprisonnement de 6 mois est "suspect".
Ce verdict intervient dans le cadre d'une plainte déposée par l'ancien ministre de la Jeunesse et sports, Tarek Dhiab, en 2012, pour fausses accusations envers un fonctionnaire public.
"Ce qui est suspect et effrayant, c'est qu'après toutes les réformes constitutionnelles et juridiques qui ont été réalisées, le pouvoir judiciaire n'a pas achevé l'autoréforme, et de nombreux juges traitent encore des affaires avec des critères politiques, que ce soit en raison de leur appartenance politique ou leur avidité pour certains postes, y compris les postes politiques et les portefeuilles ministériels, par peur pour leurs dossiers ou simplement par désir de se rapprocher du pouvoir, quel que soit ce pouvoir.", a-t-elle écrit dans un post publié sur sa page Facebook.
Belhaj Hmida s'est également interrogée quant à son jugement dans un délai raisonnable qui, selon ses dires, représente l'un des piliers et des garanties d'un procès équitable.
"Est-ce dû au fait qu'après le dépôt de la plainte, j'étais devenue membre du système au pouvoir et j'avais bénéficié de l'immunité politique ?", a-t-elle ajouté hier, dimanche 26 décembre 2021.
Et de souligner que son cas a prouvé non seulement que les juges sont affectés par le climat politique, mais aussi par l'absence de goût, vu sa condamnation à une peine d'emprisonnement dans une affaire vieille de plus de dix ans, rappelant que toute les législations du monde stipulent l'annulation du verdict au fil du temps.
Rappelons que le verdict a été prononcé, le 24 décembre, par la Cour correctionnelle du Tribunal de première instance de Tunis faisant suite à la plainte de l’ancienne star du football tunisien, déposée en 2012 auprès du procureur de la République, contre Bochra Belhaj Hmida, après une déclaration médiatique dans laquelle elle l’avait accusé de corruption.