Après l'annonce par le ministère de la Santé, hier soir, de la détection en Tunisie de six cas d’infection par la souche indienne du coronavirus, la situation demeure floue concernant les prochaines mesures qui devraient être annoncées incessamment.
Dans ce contexte épidémiologique catastrophique, Samar Samoud, professeur hospitalo-universitaire d'immunologie à l'Institut Pasteur de Tunis rappelle que la souche indienne mutée Delta est 60% plus dangereuse que la souche anglaise Alpha.
Delta s'est propagé en deux jours dans 70 pays
Elle met en garde contre le danger de la souche indienne, tout en soulignant que la souche anglaise reste la plus répandue et la plus dominante en Tunisie comparée aux autres souches mutées, avec un pourcentage de plus de 90%.
Samar Samoud, explique, dans une déclaration à l'agence TAP, que la souche indienne affecte les plus jeunes, notant que 65% de la population indienne infectée par cette souche a moins de 45 ans.
Et de préciser que "la souche Delta porte trois mutations, dont certaines lui permettent d'échapper à la réponse immunitaire, et certaines d'entre elles provoquent une propagation rapide", rappelant que cette souche s'est propagée en deux jours dans 70 pays.
Vers une aggravation de la situation
Dans son analyse de la situation épidémiologique, Samar Samoud prédit que la situation devrait s'aggraver dans les prochains jours avec l'augmentation du nombre d'infections et l'émergence de la souche Delta.
Elle rappelle que la situation est déjà catastrophique notamment en se basant sur le taux élevé d'analyses positives dans un certain nombre de gouvernorats.
Le taux quotidien de positivité des tests a, en effet, atteint le 22 juin, 36,12% et la plupart des gouvernorats ont dépassé la moyenne nationale quotidienne.
A l'Ariana, il a été de 55,8%, à Gafsa, de 55,6% et à la Manouba, 50,3%, à titre d'exemple.