Hier, à l'aéroport Tunis-Carthage, toutes les limites ont été dépassées. Quand un député, jouissant de l'immunité parlementaire, va jusqu'à forcer la main des sécuritaires pour faire voyager une personne fichée S17 de force, on s'aperçoit que les institutions de l'Etat sont menacées.
Alors que le chef du gouvernement a promis de porter plainte contre les députés en question, les différents partis politiques étaient unanimes à condamner les agissements de Seifeddine Makhlouf.
Sauf que ce qui a interpelé les Tunisiens c'est un geste filmé en direct. Dans ce chaos, la femme en question, interdite de voyage, a profité de la situation pour se débarrasser de son téléphone en le glissant secrètement dans la poche de Seifeddine Makhlouf, sauf que la scène a été filmée.
Pourtant, à maintes reprises, Makhlouf a laissé entendre qu'il ne connaissait pas cette femme et qu'il est venu "défendre les droits d'une femme tunisienne".
Le Secrétaire Général du Syndicat Régional de la Sécurité de l’Aéroport de Tunis-Carthage, Anis Ouertani a commenté cette scène affirmant que tous les Tunisiens ont vu ce geste opéré par la personne fichée S17.
"Pourquoi a-t-elle fait cela ? Si elle ne craignait rien pourquoi s'est-elle débarrassé de son téléphone ? Il pourrait y avoir des éléments qui pourront servir d'éléments pour les parties sécuritaires", s'est-il exprimé sur les ondes de Shems FM.
Une vive tension s’est installée ce lundi 15 mars à l’aéroport Tunis-Carthage lorsque le député de la Coalition Al-Karama Seifeddine Makhlouf est intervenu pour laisser passer une femme fichée S17.
Un accrochage entre les députés de cette coalition et les agents de sécurité a eu lieu, les syndicats sécuritaires évoquent même des actes d’agression contre un agent de sécurité.
Sur fond des événements survenus hier lundi 15 mars à l’aéroport Tunis-Carthage suite aux agissements du député Seifeddine Makhlouf ayant voulu faire voyager de force une femme fichée S17, le chef du gouvernement Hichem Mechichi s’est déplacé dans la nuit d’hier audit aéroport.
