En crise, Tunisair incapable de payer les salaires

En crise, Tunisair incapable de payer les salaires
National
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Le ministre du Transport et de la logistique Moez Chakchou l'a annoncé, on ne peut plus clairement. "Tunisair trouve de grandes difficultés financières et on est incapable de payer les salaires, ni d'honorer nos engagements envers les fournisseurs", a-t-il laissé entendre. Pour Moez Chakchouk, une intervention de l'Etat est indispensable pour surmonter cette phase avant même de penser à un plan de restructuration. "Nous allons mettre en place un plan de sauvetage cette semaine avant même de penser aux réformes", a-t-il laissé entendre, cité par Jawhara FM. Revenant sur les moyens techniques de Tunisair, Chakchouk a affirmé que le transporteur national dispose seulement de huit avions opérationnels, ce qui ne suffira pas pour assurer les vols de retour des Tunisiens de l'étranger, pendant la saison estivale. "Nous avons besoin de six autres avions pour assurer le retour des Tunisiens à l'étranger", a-t-il expliqué davantage. [audio mp3="http://www.webdo.tn/wp-content/uploads/2021/02/1613497606.mp3"][/audio]   Notons que plusieurs agents de Tunisair, et des autres sociétés filières avaient protesté, dernièrement, devant le siège social de la compagnie pour revendiquer leurs salaires. En décembre dernier, le secrétaire général adjoint de l’UGTT Sami Tahri, a laissé entendre que la compagnie nationale fonctionne actuellement avec seulement 5 avions, et que « cette situation ne peut pas durer ». « Laisser Tunisair fonctionner seulement avec 5 engins pour libérer la voie aux compagnies Emiratie, Qatarie, Turque, Française et autre, est devenu inacceptable », a-t-il posté. Dans un communiqué rendu public le 2 décembre dernier, la compagnie Tunisair a fait allusion à l’activation du mode austérité face à la crise. « Comme toute autre compagne dans le monde, Tunisair subit les conséquences de la baisse du trafic aérien de 70% par rapport à 2019. Nous sommes en train de réduire nos dépenses, d’abandonner certaine lignes non rentables et utiliser le strict minimum d’appareils qui répondent aux normes de sécurité aérienne », a-t-on publié. Tunisair espère une amélioration de la situation durant les mois à venir, et notamment en 2021, avec la reprise du trafic aérien et la mise en place du plan de restructuration. « Nous comptons sur l’Etat, mais aussi sur le personnel de Tunisiar et leur attachement à sa viabilité », a-t-on conclu. Quel plan de sauvetage ?  Tunisair vit des jours difficiles, c’est une évidence qui ne fait plus aucun doute. Le bilan des états financiers de la compagnie reste inquiétant, ses revenus ayant baissé de 400 millions de dinars à cause de la crise du coronavirus et l’activité de Tunisair a été suspendue pendant près de trois mois, à l’exception des vols d’évacuation (112 vols) en plus des opérations de fret aérien. Les conséquences sont désastreuses avec une chute de 97% du nombre de passagers transportés durant le deuxième trimestre 2020 par rapport à la même période de 2019, à cause de la crise sanitaire. Ces indicateurs affichent aussi une baisse des revenus du transport de 95%. Durant le deuxième trimestre de 2020, Tunisair a transporté environ 23 mille passagers, contre 864 mille passagers durant la même période de 2019. Au cours du premier semestre de 2020, la compagnie a transporté 580 mille passagers, contre 1,6 million de passagers durant le premier semestre de 2019. Cette situation inquiétante impose la mise en place d’un plan de sauvetage à court terme. C’est ce qu’a estimé l'ancien ministre du Transport et de la Logistique par intérim, Fadhel Kraiem au cours d’une réunion tenue mardi 11 août 2020 avec le secrétaire général adjoint chargé des établissements publics à l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), le secrétaire général de la Fédération générale du transport, l’administrateur-délégué de Tunisair et des hauts responsables et des membres des syndicats de base de Tunisair.



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