Dès les petites heures ce matin, le centre-ville de Tunis a été littéralement cadenassé par la police.
Pas de circulation automobile. Parfois, l'accès des piétons est interdit. De nombreux cordons de police. Et des barrières partout.
Le centre-ville est quasiment barricadé comme s'il devait subir un assaut. Les forces de l'ordre sont sur les dents alors que les manifestants sont invisibles.
On dirait un remake du Désert des Tartares ou de Fort Alamo. Sur Tunis plane l'ombre de Chokri Belaid et celles de ses assassins. Dans Tunis, les protestataires se préparent à clamer leur désespoir et leurs revendications.
Dix ans après la Révolution, Ennahdha et ses alliés sont désormais sur la sellette et, à leur tour, jouent la partition des régimes défunts, ce mélange délétère d'intimidation et de répression.
Car maintenant, ce sont les matraques d'Ennahdha qui répondent à la volonté de vivre des enfants d'Aboulkacem Chebbi.
Le retour du pendule est remarquable, prévisible, attendu car jamais, au grand jamais, les islamistes d'Ennahdha n'ont sincèrement été du côté de la liberté.
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