Apocalypse Now !

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Depuis tout gosse, j’éprouve un amour inconditionnel pour le cinéma. Ce qui fait que lorsque j’ai atteint l’âge de la maturité, je voulais consacrer ma vie à écrire des scénarios de films et, pourquoi pas, devenir acteur. Mais n’écoutant que mon courage qui ne me disait rien, je me suis abstenu d'emprunter cette voie, de peur d’y échouer. Comme bon nombre de mes semblables, je me suis tourné vers la facilité au lieu de l'adversité. C'est ainsi qu’après dix ans d’études, je décroche un doctorat en biologie qui, aujourd’hui, moisit au fond du tiroir de ma table de nuit. Ma passion pour les films ne m’a pas quitté pour autant et je vous avoue qu’à force de lire les nouvelles sordides qui émanent des quatre coins de la Tunisie, je me sens l’acteur secondaire d’un mélange de films de science-fiction. Je dirais même plus, de « films de science-fiction post-apocalyptique », un genre que j’affectionne tout particulièrement. Cette sensation d’appartenir à l’univers hollywoodien s’est manifesté au moment où le président Kais Saïed a enfilé la cuirasse d’un justicier mécanique qui allait réinstaurer l’ordre dans un pays en proie à la violence et à la corruption, un peu comme le « Robocop » (1987) de Paul Verhoeven. Deux mois plus tard, un mystérieux virus apparaît en Chine et se répand à vitesse grand V sur l’ensemble du globe. Il n’y a plus que des yeux sans visages, des rapports défendus et des corps qui s’entassent. Difficile de ne pas faire le rapprochement avec « Contagion » (2011) de Steven Soderbergh. Entretemps, la Méditerranée joue de ses charmes auprès d’une jeunesse en détresse, désireuse de voguer sur les flots en quête de la terre promise. Une terre italienne porteuse d’espoir et de renouveau, semblable à celle dans « Waterworld » (1995) où Kevin Costner livre une guerre sans merci contre les hordes de pirates qui désirent lui soutirer les coordonnées d’une île paradisiaque. Il y a, aussi, ces pauvres filles qui ont fini dans une bouche d’égout à la manière du Pingouin dans « Batman le défi » (1992) ; ces cités enclines au trafic de drogue comme dans « Dredd » (2012) et enfin, ce pauvre chauffeur qui s’est fait braquer son camion pour quelques bonbonnes de gaz et un peu de fuel : on aurait dit un remake de « Mad Max 2 » (1981) de George Miller. Reste à savoir quel autre scénario catastrophe viendra se glisser dans notre quotidien. Peut-être une invasion d'extraterrestres… qui sait ? A mon avis, les envahisseurs sont déjà parmi nous…

Mohamed Habib LADJIMI Tunis-Hebdo du 07/12/2020




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