Où en est la Tunisie avec les avoirs spoliés du clan Ben Ali ?

Où en est la Tunisie avec les avoirs spoliés du clan Ben Ali ?
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La mort de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali, jeudi 19 septembre 2019, fait ressurgir la question des avoirs spoliés du clan ben Ali que la Tunisie peine à récupérer pour de multiples raisons. Huit ans et demi après la « révolution » du 14 janvier 2011 et la fuite de Zine El Abidine Ben Ali en Arabie Saoudite, la Tunisie n’a quasiment rien récupéré des avoirs spoliés du clan Ben Ali ou de ses fortunes éparpillées à travers le monde. La Tunisie a pourtant tout essayé mais la plupart des 37 pays ayant reçu une commission rogatoire rechignent toujours à coopérer sur la question de ces avoirs. A commencer par les pays du Golfe qui rejettent toute collaboration, excepté le Liban, seul pays à avoir rendu, en avril 2013, 26 millions d’euros amassés sur un compte bancaire au nom de Leila Trabelsi. En Europe, seule la Suisse a restitué près de 3 millions d’euros en deux fois, en mai 2016 et mai 2017 mais conserve encore 55 millions d’euros bloqués sur les comptes bancaires de dix personnes. S’agissant des Etats de l’Union européenne, la Tunisie n’a toujours rien récupéré alors que l’UE a gelé les avoirs du couple Ben Ali et de 46 personnes. Ce blocage est dû aux procédures, souvent lourdes, mais aussi en raison de l’absence d’une politique de recouvrement de la part de la Tunisie. Avec le décès de Zine El Abidine Ben Ali, les opérations de recouvrement vont se compliquer avec de nouveaux obstacles mis en place par les héritiers de l’ancien président de la République. Selon Chawki Tabib, président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption, beaucoup de pays refusent de collaborer sur la question des avoirs spoliés mais c’est en partie parce que la Tunisie n’a pas mis sur pied une politique globale en matière de recouvrement des avoirs. Pour l’heure, la commission de confiscation recense 559 biens immobiliers confisqués, 379 comptes bancaires saisis et 688 entreprises confisquées entre saisie totale ou partielle de quotes-parts.



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