Point d'Orgue | La conscience : boulet et phénix !

Point d'Orgue | La conscience : boulet et phénix !
Tunis-Hebdo
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C’est quoi la conscience ? Voilà une bonne question à poser à nos politiques. On a décortiqué le corps humain de long en large et on n’en a trouvé aucune trace. Pas de trace non plus dans le cerveau, malgré les avancées de la neurologie et de la microchirurgie. Les psychologues parlent volontiers de sentiment de culpabilité, mais jamais de conscience. Et pourtant, elle existe ! Ou, de moins, certains croient ainsi. Elle est là, présente quelque part en eux, mais ils n’arrivent pas à la localiser. Ils en parlent comme d’un second moi qui les habiterait, agissant sur eux tantôt comme un guide, tantôt comme un censeur. Ils entendent sa voix leur parler (sawt adhamir) et subissent son influence à tout moment, surtout avant d’entreprendre une action sérieuse ou de prendre une décision importante. Et gare à ceux qui n’écoutent pas ses conseils ? Les souffrances qu’elle promet, dans ce cas, sont insupportables : c’est de la torture, ni plus ni moins (adheb adhamir). Ces gens-là traînent leur conscience comme un boulet, qui les empêche de gambader et de voler. C’est pour cela qu’ils ne vont pas très loin (en politique surtout) mais ils ont au moins le sentiment d’avancer dans la bonne direction et de ne pas se tromper de chemin, bien guidés qu’ils sont par cette boussole qu’est leur conscience ou ce qu’ils croient être leur conscience. Mais certains parmi eux, excédés par le poids de ce censeur indiscret, font tout pour faire taire la voix intérieure de leur conscience ou de l’anesthésier au besoin. Profitant de son silence ou de son sommeil, ils font, à son insu, ce à quoi elle s’opposerait si elle était en éveil. Certains en arrivent à l’étouffer, ce qui constitue une solution extrême mais efficace quand on a des desseins peu catholiques à mettre en œuvre et qu’elle trouverait condamnables.. Mais comme le phénix, la conscience peut parfois renaître de ses cendres et venir hanter ceux qui avaient cru l’avoir tuée et enterrée, à moins qu’elle ne soit artificiellement ressuscitée par certains qui, après avoir fait leurs quatre cents coups, veulent se donner …. bonne conscience.

Adel LAHMAR Tunis-Hebdo du 29/07/2019




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