Le fils déchu…

Le fils déchu…
Tunis-Hebdo
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Le vœu de BCE, le fondateur de Nidaa Tounès, de rassembler les forces centristes dans un seul front afin de faire face à la menace islamiste n’a pas été exaucé par les Nidaistes. Pire, puisque son parti, ou ce qu’il en reste, a vu sa crise s’aggraver avec l’issue kafkaïenne qu’il vient de connaître. En effet, le parti du Président de la République se retrouve aujourd’hui avec deux têtes, deux structures qui se disputent la légitimité de le diriger. Comprendre ce qui s’est passé se résume en réalité à la farouche volonté de HCE de demeurer aux commandes du parti. Lâché par son plus fidèle lieutenant et son défenseur le plus acharné, Sofiène Toubel, lequel s’est transformé ces derniers temps en son adversaire le plus déterminé, HCE a tenté de déjouer le piège de sa mise à l’écart par une grossière manœuvre d’une réunion parallèle parrainée par un personnage, Aissa Hidoussi, décrié et écarté de manière quasi-unanime par les congressistes au début des travaux du parti la semaine écoulée. HCE a obtenu ce qu’il voulait du dernier carré de ses fidèles qui l’ont élu, sans opposition, à la tête du Comité central. Dans le même temps où HCE se faisait introniser, une autre réunion du même Comité central se tenait à Hammamet pour élire son nouveau président, Sofiène Toubel, après une opération à laquelle avait appelé la présidente élue du congrès, Samira Belkadhi Ben Kaddour. Cette réunion, qui a réuni un nombre plus important de présents, le quorum de plus de 50% des membres ayant été apparemment atteint, présente un autre avantage pour conforter sa légalité, celle d’avoir été convoquée par la partie juridiquement apte à le faire, la présidente du congrès. Indépendamment de la polémique sur la légalité de ces deux opérations, et probablement des suites judiciaires que cette situation devrait engendrer, il est évident que cette confusion sur les hommes qui dirigeront le parti peut être comprise comme le coup de grâce à un parti politique déjà agonisant. Il faut dire que Nidaa Tounès paie le tribut de sa gestion décidée par son président d’honneur, BCE, qui n’a pas veillé dès ses débuts de le doter de structures suffisamment solides, et fondées sur des bases démocratiques. Le résultat actuel est le fruit du flou qu’il avait entretenu pendant plusieurs années sur la place que devait occuper HCE au sein de Nidaa Tounès. Le départ de plusieurs personnalités qui en ont fait partie ou l’implosion et les fissures qui y sont apparues ne l’avaient pas convaincu de prendre la décision qui s’imposait : écarter son « fiston » ! Certes, son dernier discours à l’occasion de l’ouverture des travaux du congrès et sa neutralité observée par la suite, et relevée par la présidente du congrès, qui peuvent être interprétés comme un désaveu à son fils, sont certainement intervenus trop tardivement dans l’histoire du parti. Car HCE, qui n’a pas, semble-t-il, saisi le message, s’est évertué à tout faire pour demeurer aux commandes de Nidaa. Or, l’homme n’a ni le charisme, encore moins, la dimension intellectuelle et politique pour conduire une bataille électorale décisive pour l’avenir du pays. L’appel de BCE au retour de YC ou au rassemblement des forces centristes ne peuvent, par définition, devenir une réalité qu’à la condition du départ de HCE. Et la montée de Sofiène Toubel, et éventuellement de Selma Elloumi ou autres personnalités, pourrait au contraire contribuer au rapprochement entre ces forces ; et tel est le vœu déclaré de BCE… Lotfi LARGUET Tunis-Hebdo du 15/04/2019



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